Pour la prochaine présidentielle, il faudra compter sur les 3 héritiers de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, notamment le chef de l’Etat, Macky Sall, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, et le fils biologique de Wade, Karim Wade.
C’est la conviction d’Emmanuel Desfourneaux, juriste et Directeur général à l’Institut de la Culture Afro-Européenne à Paris, qui était l’invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm, du dimanche 18 février. Il estime tout de même que le grand défi d’Idrissa Seck est de convaincre le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui, de son côté, a intérêt à faire un compromis avec le leader du parti Rewmi, s’il veut revenir aux affaires.
Le paysage sénégalais actuel présagerait un combat épique en 2019 entre les 3 héritiers de l’ancien président, Me Abdoulaye Wade, que sont l’actuel chef d’Etat, Macky Sall, le leader du parti Rewmi, Idrissa Seck et le candidat officiel du Parti démocratique sénégalais (Pds), Karim Wade. C’est ce que dit en substance le Directeur général à l’Institut de la Culture Afro-Européenne à Paris, Emmanuel Desfourneaux. Tout d’abord, l’invité de l’émission politique de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 18 février, a fait le rappel historique de la guerre «fratricide des héritiers» qui a débuté depuis 2003. A ce jour, poursuit-il, le paysage politique donne un Karim Wade «exilé», un Idrissa Seck «perdu» qui est de retour de «façon fracassante», et enfin Macky Sall «qui a réussi à s’en sortir et à être Président». Suffisant pour lui de penser que le combat épique va se poursuivre un an encore entre ce trio de «fils» de Me Wade. Il estime en fait que «le jeu politique aujourd’hui, au niveau du Sénégal, se joue entre les 3 héritiers de Me Abdoulaye Wade». Cela, malgré l’arrivée de nouvelles «prétentions politiques», qui n’ont pas, à son avis, «d’idéologie, on ne sait pas où ils se situent réellement».
Quid alors du retour «fracassant» d’Idrissa Seck ? Sur ce point, Emmanuel Desfourneaux pense que c’est «assez bien joué» de la part d’Idrissa Seck d’utiliser la question de la bonne gouvernance, brandie par Macky Sall pour mettre en mal des opposants, pour montrer que son régime n’incarne pas cette bonne gouvernance promise. Il pense alors qu’Idrissa Seck va «en user et en abuser pendant cette année pour faire douter le peuple sénégalais». Pour lui, le chef de file du parti Rewmi profite du silence du «fantôme à Doha», à savoir Karim Wade, pour imprimer son rythme et faire savoir aux Sénégalais qu’il est prêt pour cette course présidentielle.
Pour autant, le leader de Rewmi ne semble pas encore sortir de l’ornière, si l’on se fie aux propos de M. Desfourneaux. Pour le juriste, la difficulté pour Idrissa Seck est «qu’il va falloir convaincre le Pds qui est extrêmement divisé». C’est-à-dire, à son avis, de parvenir à faire oublier les rancunes et en promettant de renvoyer éventuellement l’ascenseur. Ce à quoi semble s’adonner Idy, selon lui. En effet, il indique que la posture de «lutte» contre Macky Sall adoptée par Idrissa Seck permet de lancer un signal à Me Wade et de lui dire «je reste votre fils. On a eu des différends, mais vous pouvez compter sur moi. On a le même adversaire et si Karim Wade n’arrive pas à retourner au Sénégal, il va falloir, tôt ou tard, nous retrouver autour d’une table et négocier». Sur cet aspect d’ailleurs, il reste persuadé que «si le Pds souhaite encore gouverner et retrouver le pouvoir, peut-être devra-t-il faire un compromis avec Idrissa Seck et éventuellement envisager ce candidat comme leur candidat officiel».