Pour desserrer l’étau financier, mais surtout payer ses créanciers, le vendeur d’eau français va donc devoir se débarrasser de quelques-uns de ses actifs. Il devra donc se résoudre à mettre en vente sa filiale américaine dont la cession de 80 % du capital, les 20 % avaient déjà été cédés l’année dernière, devrait rapporter 2,4 milliards d’euros. Deuxième bijou de fa- mille à brader : la filiale espagnole Agbar. Entre 2,5 et 3 milliards d’euros sont attendus de cette transaction. Last but not least, les activités de déchets en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas vont être mises sur le marché. Si tout se passe bien, un milliard d’euros pourraient tomber dans l’escarcelle de Suez après la vente de ces filiales spécialisées dans le traitement des déchets.
On peut évidemment s’interroger sur la logique économique qui sous-tend la décision de ce groupe de se lancer dans l’aventure de la gestion de l’eau au Sénégal, par exemple, au moment où sa nouvelle orientation stratégique tend justement à réduire la voilure partout à travers le monde. Au-delà, il convient surtout de se demander si Suez aura les moyens de réaliser les investissements colossaux dont a besoin la distribution de l’eau à Dakar et dans les grands centres urbains de notre pays. Surtout qu’il lui faudra bien racheter à la Sénégalaise des Eaux (SDE), qui a géré cette distribution de l’eau avec un rare bonheur depuis 1996 au point d’être citée en exemple partout sur le continent et même ailleurs, tous les actifs qu’elle possède dans notre pays.
SENEWEB