Un magistrat n’ayant pas le grade a été nommé à la CREI en toute illégalité sans que les magistrats daignent lever le plus petit doigt. Le Président Macky Sall l’a d’ailleurs limogé par décret, pour le renommer aussitôt après, dès le moment où il l’a enfin obtenu !
Quand l’on n’a ni l’élégance morale ni la dignité de préférer l’estime et le respect de ses semblables aux passes droits du prince, il est obligatoire pour la préservation de l’orthodoxie judiciaire et de l’éthique, véritables moteurs de la Justice, que l’on se dresse contre cette forfaiture qui constitue un grave affront fait à la Justice.
Toutes les décisions prises par la Commission d’instruction de la CREI sont entachées d’irrégularité par le fait que l’UMS a laissé un des leurs souiller cette commission, en fermant les yeux sur sa nomination.
Quand des magistrats ont été nommés directeurs généraux d’établissements publics et autres entités en dehors de leurs cadre d’évolution professionnelle, l’UMS n’a rien dit.
Quand on a manqué de respect à leurs collègues de la Cour des comptes dans l’exercice de leurs fonctions au Ministère de Moustapha Diop, l’UMS n’a pas cillé.
Me Sidiki Kaba le Ministre de la Justice expose publiquement les dossiers judiciaires en cours piétinant au passage le travail de l’instruction, prononce les verdicts à la place des juges et décide de manière tout aussi péremptoire de l’agenda judiciaire. Sans que cela offusque l’UMS non plus.
Quand l’on incarne le Pouvoir judiciaire, on doit pouvoir, dans toute la solennité et la rigueur de sa charge revendiquer entièrement la stature qui doit être la sienne, et ne pas faire en conséquence preuve d’indignation sélective.
Veiller au respect de l’intégrité de la Magistrature par le respect des dispositions régaliennes qui régissent le statut de ces hauts fonctionnaires, c’est déjà imposer le respect de la Loi et du règlement. Veiller à ce que ces dispositions leur soient appliquées aurait été le premier combat de l’UMS pour la promotion du Droit, et de la Justice équitable. Charité bien ordonnée aurait commencé ainsi par eux-mêmes, et j’aurais pu concevoir en conséquence que quand l’on refuse d’être victime d’une injustice, par ce qu’ayant subi une discrimination dans le traitement devant la Loi, l’on refusera soi-même d’être en position de bourreau, en violant la Loi, ou en fermant les yeux pendant qu’on refuserait la justice à un ayant droit.
Parce que dans notre pays la Magistrature a fermé les yeux sur plusieurs entorses faites à la Loi, se faisant par là complice d’un déni de justice ou, au mieux des cas, ils ont adopté l’attitude de Ponce Pilate, aujourd’hui le système qu’ils auront cautionné est en train de se retourner contre eux.
J’ose croire qu’en internationalisant le combat pour un traitement égalitaire en leur sein, ils porteront aussi le combat contre les juridictions d’exception où leurs collègues ont illégalement siégé, pour l’annulation des décisions de justice en conséquence illégales aussi qui auront servi de base à la condamnation de citoyens sénégalais.
Les citoyens sénégalais ont certes confiance en leur système judiciaire, mais le silence de la Magistrature qui sonne comme une posture de refus de prise de responsabilité ou une complicité silencieuse avec les dérives et les abus du régime élargissent chaque jour davantage le fossé entre eux et le peuple que les magistrats désignent souvent du vocable de justiciable.
Et, en la matière, de Justice, nous préférons la Justice préventive à la Justice punitive !
Et nous espérons donc qu’en tant qu’acteur du jeu social faisant partie intégrant e de la société ils appréhenderont davantage leur mission en ce sens.
Bonne chance aux magistrats dans leur combat ; ils viennent d’expérimenter malheureusement qu’ils auraient dû se rebiffer depuis longtemps.
En effet, « bouki sou dabé si ale ponkal sa dokhine ba la » et « pessou kanam borom mokoy féyékoul bopam » surtout que « douma tope diiw, fa ngène dieume mo soriwoul »!
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R