À 37 ans, le Sénégalais ne prolongera pas son aventure avec Montpellier, dont il est devenu le recordman de matches joués (433). L’attaquant a décidé de prendre sa retraite.
Il aurait sans doute mérité autre chose qu’un départ dans l’anonymat d’une crise sanitaire. Mais au fond, ça colle assez bien à son caractère. Personnage discret, Souleymane Camara a toujours été loué par ses entraîneurs pour son esprit collectif. À 37 ans, l’attaquant sénégalais ne prolongera pas avec Montpellier, comme l’a annoncé le président héraultais, Laurent Nicollin, dans Midi-Libre. La fin d’une aventure de 13 ans riche en temps forts.
Élément clé dans la montée
29 mai 2009
Passé pro à Monaco (2001-2005) qui l’avait repéré au Sénégal, Camara peine à se faire une place dans ses jeunes années, à Guingamp (janvier-juin 2004) comme à Nice (2005-2007). En 2007, il débarque à Montpellier, alors en L2, d’abord sous la forme d’un prêt avant d’être définitivement transféré. L’entraîneur Rolland Courbis croit en lui et en fait un de ses cadres pour remonter en L1 que le club a quittée depuis 2004. C’est chose faite le 29 mai 2009. Lors d’une « finale » contre Strasbourg, qui le devance au classement (2e contre 3e), le MHSC souffre mais tient sa victoire (2-1). Camara a réussi son pari, il retrouve l’élite.
Décisif dans l’unique sacre du club
20 mai 2012
Un an après avoir atteint la finale de la Coupe de la Ligue (défaite 1-0 face à l’OM, 23 avril 2011), Montpellier confirme qu’il tient une belle génération. Olivier Giroud est sur orbite (21 buts cette saison-là) mais c’est tout un collectif qui fait le match en L1 avec le PSG passé sous pavillon qatarien. Camara apporte sa part (9 buts) et il retiendra surtout une de ses offrandes pour un coéquipier.
Lors de la 38e journée, le 20 mai 2012, le MHSCH a besoin d’un point pour conquérir le titre de champion. Après une demi-heure, il est mené à Auxerre. Il s’en sortira grâce à un doublé d’Utaka (2-1), servi par Camara sur l’égalisation. Montpellier est sacré champion de France pour la première fois de son histoire. Le Sénégalais aussi. La saison suivante, il permettra grâce à un but sur le fil à Schalke 04 (2-2) d’arracher un des deux seuls points glanés par les Héraultais dans la compétition.
Le « supersub » par excellence
30 avril 2019
Depuis quelques années déjà, Camara a laissé les premiers rôles à ses jeunes comparses de l’attaque. Il reste néanmoins capable de tout. Le 30 avril 2019, il lui suffit de 7 minutes sur la pelouse de la Mosson pour offrir à Montpellier le scalp du PSG de Neymar et Di Maria, en marquant à la 85e minute (3-2). Une véritable signature pour un joueur dont la réputation de « supersub » était justifiée. D’abord car, partout où il est passé, il ne s’est jamais pleinement imposé comme un titulaire incontournable (206 titularisations sur 423 matches de L1).
Ensuite car son efficacité en sortant du banc a fait de lui le meilleur buteur dans ces circonstances depuis la saison 1968-1969, selon les stats d’Opta. Avec ses 26 buts inscrits après être entré en jeu au fil de sa carrière en L1, il est loin devant son dauphin Pierre-Alain Frau (15 réalisations). Même s’il n’a jamais affolé les compteurs (meilleure saison en L1 à buts, en 2012-2013), autre signe de sa régularité : en marquant contre Lyon (2-3) le 17 mars – après être sorti du banc… -, il est devenu le premier joueur du XXIe siècle à marquer lors de 15 saisons différentes de L1.
Une longévité rare
19 janvier 2020
Régularité mais aussi longévité. En entrant en jeu contre Caen en Coupe de France (5-0), le 19 janvier dernier, Camara s’est emparé du record de matches disputés sous le maillot de Montpellier en dépassant Pascal Baills (429, toutes compétitions confondues). Un record qu’il a finalement porté à 433. Ce n’est pas la seule trace qu’il laissera. Avec 76 buts inscrits pour le club héraultais, le Sénégalais est le 2e meilleur buteur de l’histoire du club, derrière un certain Laurent Blanc (84). Mais vu que le champion du monde 1998 a connu plusieurs années en Deuxième Division, Camara est le meilleur buteur du club en L1 (52 buts).
L’Equipe