Les syndicats d’enseignants sud-africains ont appelé vendredi leurs membres à ne pas reprendre le chemin des classes comme prévu la semaine prochaine, selon une déclaration relayée par les médias.
La ministre en charge de l’éducation de base en Afrique du Sud, Angie Motshekga, avait annoncé la semaine dernière que les cours devraient reprendre à partir du 1er juin dans le cadre du déconfinement progressif annoncé par le gouvernement. Cette première vague de réouverture ne devait concerner que les dernières années du primaire et du secondaire.
Mais selon les centrales syndicales, pas question de rouvrir les écoles tant que ni le personnel ni les élèves n’ont reçu du matériel de protection tel que les masques faciaux.
« Dans l’état actuel des choses, le système éducatif n’est pas prêt pour la réouverture des écoles », lit-on dans une déclaration commune de cinq centrales syndicales, dont le contenu a été publié par la chaine de télévision d’État SABC.
« Nous demandons donc à toutes les écoles, même celles qui pourraient être prêtes à rouvrir, de ne pas rouvrir avant que les éléments non négociables pas été livrés », ajoutent les syndicats. La décision a été prise à l’unanimité.
Lundi, l’économie sud-africaine retrouvera pour l’essentiel sa pleine capacité, alors qu’elle passera au « niveau trois » de la riposte, avec la levée du couvre-feu, de la restriction des exercices en plein air ainsi que de l’interdiction de la vente d’alcool, et la réouverture partielle des écoles.
De nombreuses écoles publiques sud-africaines sont en mauvais état, en particulier dans les zones rurales. Selon des analystes, un quart d’entre elles n’ont pas l’eau courante, ce qui rend le lavage des mains quasiment impossible.
La décision des syndicats a reçu l’appui d’un allié de taille: la Commission nationale des droits de l’Homme.
Ramaphosa contesté
En fait, la gestion de la crise sanitaire par le président Cyril Ramaphosa fait l’objet d’une contestation qui prend plusieurs formes. L’industrie du tabac a récemment poursuivi le gouvernement en justice parce qu’elle se sent lésée par la décision d’interdire la vente de cigarettes. Sur le front politique, le parti d’opposition Alliance démocratique a remporté vendredi une petite victoire, quand la plus haute cour du pays a accepté sa plainte qui met en doute la légalité de l’entité qui supervise la lutte contre le coronavirus dans le pays.
En attendant, la bataille contre le coronavirus est loin d’être terminée. Selon le quotidien Business Day, l’Afrique du Sud a testé quelque 655.000 personnes, mais plus de 96.000 spécimens collectés des cas suspects de COVID-19 attendent encore d’être analysés à cause d’une pénurie mondiale de kits de test.
Le pays compte à ce jour 29.240 cas confirmés de coronavirus, 611 décès et 15.093 rétablissements.
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