Israël poursuit le massacre des civils palestiniens sans défense

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Un Palestinien soupçonné d’être armé mais qui en fait ne l’était pas a été tué samedi par les forces de l’ordre israéliennes dans la Vieille ville de Jérusalem, suscitant la colère des Palestiniens.

Selon les médias israéliens et l’agence de presse palestinienne Wafa, la victime s’appelle Iyad Kheiri Hallak, un Palestinien du quartier de Wadi Joz, à Jérusalem-Est, avec des « besoins spéciaux », une formulation renvoyant vraisemblablement à des troubles mentaux.

L’incident a eu lieu près de la porte des Lions, qui donne sur la Vieille ville, à Jérusalem-Est, partie arabe de la ville sainte occupée et annexée par Israël depuis 1967.

Dans un communiqué, la police israélienne a indiqué que des policiers avaient repéré un homme « avec un objet suspect qui ressemblait à un pistolet ».

« Ils lui ont demandé de s’arrêter et ont commencé à le poursuivre à pied. Pendant la course poursuite, les policiers ont ouvert le feu sur le suspect qui a été neutralisé », a indiqué la police qui a ajouté n’avoir ensuite trouvé « aucune arme sur les lieux ».

Interrogé par l’AFP, un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, a confirmé que l’homme avait été tué, indiquant par ailleurs qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances de la mort du Palestinien.

Des centaines d’Israéliens ont défilé samedi soir près du quartier général de la police à Jérusalem, pour dénoncer la mort de ce Palestinien, selon un journaliste de l’AFP sur place.

« La violence policière tue », ou encore « Justice pour Iyad », pouvait-on lire en hébreu sur des pancartes de manifestants qui portaient des masques de protection en raison de la pandémie de Covid-19 qui a officiellement contaminé plus de 17 000 personnes en Israël, dont 284 sont décédées.

Le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a lui dénoncé dans un communiqué un « crime de guerre ».

Le Fatah « a condamné aujourd’hui (…) l’exécution d’un jeune handicapé, en faisant porter la responsabilité totale au chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu », a-t-il indiqué.

La formation palestinienne a réclamé que les personnes ayant tué le jeune homme soient présentées devant la Cour pénale internationale (CPI).

Réagissant sur Twitter, Saëb Erakat, le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a également dénoncé l' »assassinat » d’un « Palestinien handicapé » de 32 ans.

« État au-dessus des lois »
« Un crime qui restera impuni à moins que le monde cesse de traiter Israël comme un État au-dessus des lois », a ajouté M. Erakat.

« #ICantBreath #PalestineWillBeFree », a-t-il encore tweeté, en référence au hashtag circulant aux États-Unis depuis la mort de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, décédé lundi lors de son arrestation à Minneapolis.

Cette ville du Minnesota (nord des États-Unis) connaît depuis de violentes émeutes qui ont gagné d’autres villes du pays.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a également dénoncé une « exécution ».

« Ces crimes constitueront toujours du carburant pour la révolution de notre peuple qui ne s’arrêtera qu’avec le départ de l’occupant de l’ensemble du territoire palestinien », a déclaré le porte-parole Hazem Qassem dans un communiqué.

Ce dernier a ajouté que « la réponse » serait « une nouvelle action de résistance et une Intifada (soulèvement palestinien) continue ».

La mort du Palestinien s’est produite dans un contexte de recrudescence d’attaques ou tentatives d’attaques contre les forces israéliennes.

Vendredi, un Palestinien a été tué par l’armée israélienne alors qu’il tentait de lancer sa voiture contre des soldats au nord de Ramallah, selon l’armée.

Lundi, un Palestinien qui avait tenté de poignarder un policier israélien à Jérusalem-Est a été grièvement blessé par balles par les forces de sécurité, selon la police.

Israël et la Cisjordanie occupée ont été le théâtre à partir d’octobre 2015 et pendant des mois d’attaques anti-israéliennes commises le plus souvent au couteau par de jeunes Palestiniens isolés, parfois aussi à la voiture bélier et dans une moindre mesure, à l’arme à feu.

Ces violences ont depuis diminué d’intensité, mais persistent de manière sporadique.

L’incident de samedi survient aussi alors que le nouveau gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur la mise en œuvre du plan américain de résolution du conflit israélo-palestinien.

Celui-ci prévoit l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie occupée, un projet auquel les Palestiniens sont farouchement opposés.

Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a récemment prévenu d’un « été chaud » si l’État hébreu allait de l’avant avec son projet d’annexion.

La colonisation de la Cisjordanie occupée est considérée illégale au regard du droit international.

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