Dix enfants de jihadistes français rapatriés de Syrie

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Retenus dans des camps de déplacés sous contrôle kurde en Syrie, les enfants ont été rapatriés en France dans la nuit de dimanche à lundi, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.

« La France a procédé ce jour au retour de dix jeunes enfants français mineurs, orphelins ou cas humanitaires, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie. » Le communiqué du ministère français des Affaires étrangères ne donne aucune précision sur leur lieu d’arrivée en France, ni sur les circonstances dans lesquelles ils ont quitté la Syrie.

« Ces enfants ont été remis aux autorités judiciaires françaises, font désormais l’objet d’un suivi médical particulier et d’une prise en charge par les services sociaux », a seulement précisé le Quai d’Orsay.

Depuis l’effondrement du groupe État islamique en mars 2019, la France a ramené 28 enfants au total de Syrie. Paris a « remercié » l’administration semi-autonome kurde du nord-est de la Syrie pour sa « coopération » dans ce nouveau rapatriement, soulignant avoir agi « au regard de la situation de ces jeunes enfants particulièrement vulnérables et dans le cadre des autorisations données par les responsables locaux ».

Le Collectif des familles unies, qui suit de près ces dossiers, a réagi.

Casse-tête

La chute du « califat » de l’EI, proclamé en 2014, a marqué le début d’un casse-tête pour la communauté internationale : à quelles conditions rapatrier des familles des jihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak ? Les retours dans les pays européens comme l’Autriche, l’Allemagne ou la France ont lieu au compte-gouttes.

La France rechigne à ramener ses quelque 150 ressortissants adultes, hommes et femmes, dont elle souhaite le jugement sur place. La situation est par ailleurs compliquée pour les quelque 300 enfants de jihadistes français non orphelins, pour lesquels l’autorisation de la mère est nécessaire.

Au total, quelque 12 000 étrangers, 4 000 femmes et 8 000 enfants, sont installés dans trois camps de déplacés du Nord-Est, la grande majorité dans celui d’Al-Hol, selon les autorités kurdes.

Insistance des États-Unis

Les responsables kurdes ont souvent appelé les pays concernés à rapatrier leurs ressortissants, affirmant ne pas être en mesure de les garder beaucoup plus longtemps. Un appel aussi régulièrement relayé par les États-Unis qui s’inquiètent du risque d’évasion et de dispersion des jihadistes détenus vers d’autres théâtres ou pour certains vers l’Europe afin d’y commettre des attentats.

En janvier, des enquêteurs de l’ONU ont également plaidé pour un rapatriement, au moins des enfants, en situation « particulièrement précaire ». En 2019, 517 personnes, dont 371 enfants, sont morts dans le camp d’Al-Hol, a indiqué mi-janvier à l’AFP une responsable du Croissant-Rouge kurde dans le camp.

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