Le procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé a repris ce lundi 6 février devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, où les deux hommes sont jugés pour crimes contre l’humanité. Les audiences, interrompues depuis près de deux mois, ont en revanche recommencé sans l’ex-chef des jeunes patriotes ivoiriens, Charles Blé Goudé, absent en raison d’un « léger accident ayant entraîné des examens médicaux », fait savoir son équipe de défense.
Son absence n’a pas entravé les dépositions des témoins de l’accusation, qui doivent se poursuivre dans les jours et semaines à venir. Car plus d’un an après l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé − les deux affaires ont été jointes en mars 2015 −, la parole reste au procureur. Une étape qui pourrait encore durer plusieurs années : sur les 138 personnes que le bureau du procureur souhaite faire témoigner, une trentaine ont pour l’heure été entendues.
« Nous sommes toujours mobilisés »
Une procédure fleuve qui ne décourage pas les partisans de l’ancien président ivoirien, dont bon nombre espèrent toujours une issue favorable à Laurent Gbagbo. « Les trente témoins qui sont passés à la barre n’ont pas apporté de preuve de ce dont on l’accuse », estime Boubakar Koné, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI) tendance Aboudramane Sangaré, en rupture avec celle présidée par Pascal Affi N’Guessan.
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« Nous sommes toujours très représentés et mobilisés à La Haye et nous attendons son retour rapide en Côte d’Ivoire », veut encore croire Boubakar Koné, malgré les très lourdes charges pesant sur l’ancien chef d’État ivoirien. Laurent Gbagbo est en effet poursuivi pour quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtre, viol, autres actes inhumains et persécution lors de la crise post-électorale ivoirienne.
Par Claire Rainfroy