Le 26 juin 1945, les représentants de 51 pays signaient la charte fondatrice de l’Organisation des Nations unies à San Francisco, en Californie, qui est entrée ensuite en vigueur le 24 octobre suivant. Cette nouvelle institution a ainsi remplacé la Société des nations et avait pour mission de mettre en place une diplomatie multilatérale pour éviter tout nouveau conflit global.
De notre correspondante à New York, Carrie Nooten
Le siège des Nations unies étant toujours en confinement, au moins jusque fin juillet, à cause de la pandémie, les célébrations ont été largement réduites. Une heure de messages préenregistrés du président de l’Assemblée générale, du secrétaire général Antonio Guterres, du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian – puisque hasard du calendrier, c’est la France qui préside le Conseil de sécurité ce mois-ci – et des représentants des différents groupes de pays. Rien à voir avec les célébrations prévues au début de l’année.
Format très réduit
Tout le siège de l’ONU est encore confiné malgré la reprise par phases de la ville de New York. On s’attend à une commémoration en septembre prochain lors de l’assemblée générale annuelle, qui réunit d’habitude l’ensemble des chefs d’État. Mais rien n’est moins sûr, prévient-on, car ce grand rendez-vous se déroulera lui-même dans un format très réduit pour la première fois de son histoire. Pour l’instant, il est prévu que les diplomates du monde entier se réuniront virtuellement et seuls les représentants des pays basés à New York seront physiquement présents.
Dans tous les messages, on entend une réelle préoccupation des diplomates quant aux assauts répétés dont l’ONU et le multilatéralisme font l’objet. Une tendance très nette de ces dernières années, avec des chefs d’Etat qui ne font même plus fi de leur mépris pour la diplomatie multilatérale, et lui préfèrent les négociations bilatérales. On peut penser au Brésil, au Venezuela ou bien sûr aux États-Unis en ce moment. Un message s’est justement démarqué : c’est celui de l’ambassadrice Kelly Craft, qui se prononçait au nom seul des États-Unis alors qu’aucun des quatre autres membres permanents ne l’a fait. Elle a donné du Donald Trump et du God Bless America alors qu’elle diffusait un message global et au nom de l’ONU, tout en ne mâchant pas ses mots quant au manque de responsabilités et de résultats de l’organisation.
Pour un monde d’après plus « multilatéral »
L’événement de cette journée fut une table ronde organisée par l’Alliance pour le multilatéralisme, co-créée il y a un an par la France et l’Allemagne, et qui selon les diplomates onusiens, est déjà devenue l’un des véhicules les plus efficaces dans ces Nations unies bloquées. Les thèmes abordés étaient d’actualité : l’accès universel à la santé et la lutte contre les « infodémies », c’est-à-dire toutes ces fausses informations à propos de l’épidémie, véhiculées sur les réseaux sociaux en majorité.
Le secrétaire général a lui aussi a appelé à « réinventer le monde avec davantage de multilatéralisme ». Antonio Guterres a réémis le souhait qu’un sommet soit organisé entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité avant septembre. Pour que le « P5 » débloque les points sur lesquels Chine et États-Unis sont crispés depuis le début de la crise du Covid-19. D’ailleurs, l’ONU appelle les citoyens du monde entier à donner leur avis sur ce monde d’après. Vous pouvez répondre au sondage d’une minute qu’elle a lancée sur le www.un75.online
RFI