Malgré les propositions du président IBK, le mouvement du 5 juin a maintenu son appel à un troisième rassemblement ce 10 juillet, soutenu par l’imam Dicko. Des mmanifestations ont éclaté, des pneus blrûlé et des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre. Plusieurs endroits stratégiques de Bamako ont été bloqués y compris l’ORTM, la télévision nationale. On parle même de désobéissance civile, poussant les forces de l’ordre à tirer des grenades lacrymogènes sur la foule.
Afin de désamorcer la crise politique qui secoue son pays depuis quelques temps, le président malien a proposé mercredi soir à ses opposants la signature d’un accord politique de rassemblement national, ainsi qu’une réforme de la Cour constitutionnelle.
Dans une adresse à la nation, il a expliqué que cet accord, qui ira jusqu’en 2023, année de la prochaine élection présidentielle, reposerait sur quatre idées-forces. « Nous savons que la paix est précaire et volatile sans la justice. Et nous savons, hélas, que l’engouement des populations pour la justice expéditive des pseudo-djihadistes s’explique par le rejet de la justice d’État avec les tares qui lui sont connues, dont la corruption et la durée des procédures », a affirmé le chef de l’État malien.
Il a annoncé à cet égard « le remembrement » de la Cour constitutionnelle dans « les heures et les jours à venir », en reconnaissant que l’arbitrage par cette dernière du contentieux des législatives du printemps dernier « a posé problème et continue à poser problème ». Au moins quatre des neuf juges ont annoncé leur démission depuis le début de la crise et un cinquième est décédé, ce qui devrait favoriser une recomposition. « IBK » a laissé entendre que la Cour nouvellement formée pourrait réexaminer la décision prise par cet organe après les législatives de mars-avril et invalidant une trentaine de résultats initialement proclamés. Une dizaine de ces résultats avaient été invalidés par la Cour constitutionnelle au profit de membres de la majorité présidentielle, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.
Le chef de l’État répondait dans ce sens aux préconisations de la Communauté des États ouest-africains (Cedeao), l’institution sous-régionale qui s’est déjà montrée favorable à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et l’organisation d’élections législatives partielles dans les circonscriptions disputées pour sortir de la crise.
Le président Keïta ne s’est en revanche pas prononcé sur la dissolution de l’Assemblée nationale qui est réclamée par l’opposition. Il a surtout mis l’accent sur sa conviction que « l’intérêt national réside dans un Parlement immédiatement opérationnel pour mettre en œuvre l’accord politique pour le rassemblement national », jugeant « hautement probable que les solutions trouvées par la nouvelle Cour constitutionnelle résolvent la question de l’Assemblée nationale ».