Les Syndicats de la santé dans l’action unitaire (2SAU) comptent observer une grève de 48 heures à partir du 29 septembre prochain, pour «dénoncer le non-respect» du protocole d’accord que les organisations concernées ont signé avec le gouvernement sénégalais en avril 2014. Mais aussi ils saluent l’ouverture de l’hôpital Dalal Diam tout en interpellant les politiciens de ne pas faire de cette structure un lieu d’hébergement d’une clientèle politique.
Les Syndicats de la santé dans l’action unitaire (2SAU) décident de mettre en œuvre leur deuxième plan d’action, qui va commencer par une grève de 48 heures à partir du 29 septembre 2016, et va finir par une marche de tous les professionnels de la santé au mois de décembre. Cette annonce est faite hier par le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), le docteur Boly Diop. Outre le SAMES, le Syndicat des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SYNTRAS), la CNTS/Santé et le Syndicat des travailleurs municipaux (SUDTM) sont membres des Syndicats de la santé dans l’action unitaire (2SAU). Malgré ce mot d’ordre de grève, les 2SAU «réitèrent leur volonté et leur disponibilité pour le dialogue et la concertation et appellent au président de la République pour un arbitrage salutaire», a fait savoir le Sg du SAMES au cours d’une conférence de presse, au siège de l’Ordre des médecins du Sénégal, à Dakar. Les syndicats de la santé «avaient accepté de suspendre en toute responsabilité leurs revendications à incidence financière pour laisser au chef de l’Etat le temps d’analyser les résultats de l’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique», a rappelé le docteur Diop. Aussi les organisations concernées demandent-elles « la désignation immédiate d’agents de santé pour la commission médicale du pèlerinage à La Mecque, le traitement des dossiers d’avancement et de titularisation des agents de santé », tout en interpellant les politiciens d’éviter de faire du Centre national hospitalier Dalal Diam un lieu de caser une clientèle politique. Elles attendent aussi le règlement définit des problèmes consécutifs à la mise en œuvre de l’Acte III de la décentralisation dans le secteur de la santé, le paiement immédiat des factures des structures de santé par l’Agence de la Couverture maladie universelle (CMU) dont certaines régions comme Louga, Kédougou n’ont pas bénéficié de remboursement depuis le début de l’année à nos jours, et l’alignement des salaires et indemnités des médecins sur les autres fonctionnaires de la hiérarchie A.
L’argent du recrutement servira à financer la campagne à venir
Le secrétaire général du SYNTRAS, Jo Mané, toujours égal à lui même, n’a pas fait dans la dentelle, en accusant le gouvernement d’avoir voulu utiliser l’argent du recrutement des agents de santé pour préparer la campagne électorale à venir. « Si l’État ne recrute pas cette année, cet argent va servir à faire la campagne électorale », a affirmé M. Mané, tout en précisant que le recrutement devait se faire depuis le mois d’août dernier, « mais jusqu’à présent rien. L’État n’est pas bien avec les gens ». Selon lui, le gouvernement du Sénégal veut terroriser les travailleurs en se servant des menaces. « Nous leur disons de se préparer davantage, parce que le cas Sonko, il y’en aura des centaines », a-t-il mis en garde, tout en appelant à la mobilisation les agents du Syndicat autonome des Impôts et domaines et apporte son soutien à leur ancien secrétaire général Ousmane Sonko.
En février et en mars 2016, les Syndicats de la santé dans l’action unitaire avaient observé une grève d’avertissement de 48 heures et une autre de 72 heures pour la satisfaction de ces revendications.
Idrissa NIASSY/senpressenet@gmail.com
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