Présidentielle en Côte d’Ivoire : Pascal Affi N’Guessan et Albert Mabri Toikeusse se lancent

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SENTV : Ils rejoignent dans la course l’ex-ministre Marcel Amon Tanoh et l’ancien président Henri Konan Bédié, alors que le parti au pouvoir n’a pas de candidat déclaré.

Deux nouveaux prétendants à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire se sont déclarés candidats à l’élection présidentielle d’octobre, samedi 1er et dimanche 2 août. Il s’agit d’une part de Pascal Affi N’Guessan, 67 ans, au nom d’une branche du Front populaire ivoirien (FPI), et d’autre part d’Albert Mabri Toikeusse, 58 ans, désigné par l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI).

Ils rejoignent dans la course l’ex-ministre des affaires étrangères Marcel Amon Tanoh, 68 ans, en rupture avec le parti du chef de l’Etat, et l’ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, désigné candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), au pouvoir, est quant à lui sans candidat déclaré depuis la mort, début juillet, du premier ministre Amadou Gon Coulibaly, dauphin désigné du président Alassane Dramane Ouattara (ADO).

Ancien proche de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, avec lequel il entretient depuis un certain temps déjà des relations tendues, Pascal Affi N’Guessan s’est déclaré candidat, samedi à Abidjan, pour « fermer la sanglante parenthèse » des crises intervenues depuis deux décennies en Côte d’Ivoire. « Je suis candidat pour gagner et nous allons gagner parce que le RHDP a échoué, est exténué, obligé d’appeler ADO au secours », a annoncé l’ancien chef de gouvernement (2000-2003) à l’issue d’un congrès extraordinaire d’une branche du FPI qu’il dirige.

Depuis le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), en 2011, le FPI s’est scindé en deux factions. D’un côté les « rénovateurs », représentés par Pascal Affi N’Guessan, qui participent à la vie politique et qui ont pris le contrôle légal du parti. De l’autre les historiques, baptisés les « GOR » (« Gbagbo ou rien »), qui ont boycotté depuis lors les scrutins en l’absence de l’ex-président, dont ils ont le soutien.

L’UDPCI passe dans « l’opposition »
Pascal Affi N’Guessan était arrivé en deuxième position, avec 9,29 % des suffrages, lors de la présidentielle de 2015, largement remportée par Alassane Ouattara. Il trouvera cette fois sur sa route l’ex-ministre Albert Mabri Toikeusse, un ancien allié du président, qui s’est déclaré candidat, dimanche, affirmant être désormais dans « l’opposition ». « L’UDPCI vient de choisir son candidat. Merci de me confier votre espoir, l’espoir de la Côte d’Ivoire », s’est félicité l’ancien ministre de l’enseignement supérieur (il a également occupé successivement les portefeuilles de la santé, de la coopération, des transports, du développement et des affaires étrangères).

Albert Mabri Toikeusse avait quitté le gouvernement le 13 mai. Il s’était opposé en mars à la désignation de l’ex-premier ministre Amadou Gon comme candidat du RHDP pour briguer la succession du président Ouattara. Dimanche, l’UDPCI a aussi « officiellement décidé de son retrait pur et simple » du RHDP, avec lequel il formait une coalition, affirmant désormais se ranger dans « l’opposition ». Le jeu politique a été bouleversé en Côte d’Ivoire par la mort inattendue d’Amadou Gon Coulibaly. Mercredi 29 juillet, pressé par son parti de se présenter pour un troisième mandat, Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, a différé sa décision, invoquant le temps du deuil après la mort de son dauphin.

La présidentielle s’annonce tendue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise post-électorale qui avait fait plus de 3 000 morts. Les élections municipales et régionales de 2018 avaient été marquées par de nombreuses violences et des fraudes.

Le Monde avec AFP

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