SENTV : Faisant un nombre indéterminé de morts et de blessés, semant la panique et provoquant un immense champignon de fumée dans le ciel de la capitale libanaise.
Dans une première réaction d’un responsable, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a indiqué que les explosions étaient peut-être dues à des « matières explosives confisquées depuis des années« , mais ajouté que l’enquête en cours devrait déterminer « la nature exacte de l’incident« .
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une première explosion suivie d’une autre qui provoque le gigantesque nuage de fumée. Les déflagrations ont fait trembler les immeubles et brisé des vitres à des kilomètres à la ronde.
« J’ai senti comme un tremblement de terre et puis après une énorme déflagration et les vitres se sont cassées. J’ai senti que c’était plus fort que l’explosion lors de l’assassinat de Rafic Hariri » en 2005, provoqué par une camionnette bourrée d’explosifs, a déclaré à l’AFP une Libanaise dans le centre-ville de Beyrouth.
« L’explosion a eu lieu dans le port de Beyrouth et a provoqué des dizaines de blessés« , a indiqué une source de sécurité, sans fournir davantage de détails.
Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang. Des témoins ont raconté avoir vu dans le secteur du port des dizaines de blessés à terre.
Selon l’agence nationale d’information ANI, il y a eu « des morts et des blessés« . Le président de la Croix-Rouge libanaise, Georges Kettaneh, a évoqué « des centaines de blessés« , dans un appel à la télévision libanaise LBC. « Nous sommes submergés par les appels téléphoniques« , a-t-il dit.
« C’est une catastrophe à l’intérieur (du port). Il y a des cadavres par terre. Des ambulances emmènent les corps« , a indiqué à l’AFP un soldat aux abords du port.
Dégâts très importants
Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang.
« Les immeubles ont tremblé« , a tweeté un habitant de la capitale libanaise. « Toutes les vitres de mon appartement ont explosé« , a-t-il ajouté.
Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et les camions de pompiers, selon des correspondants de l’AFP à l’entrée du port.
Aux abords, les dégâts matériels et destructions sont importants. Et les sirènes de la défense civile retentissent dans toute la ville.
Les vitres de nombreux immeubles et magasins ont volé en éclats à des kilomètres à la ronde.
Jusqu’à Chypre
Selon des témoins, les déflagrations ont été entendues jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d’un peu plus de 200 km des côtes libanaises.
Plus de deux heures après l’explosion, les flammes enveloppaient toujours le secteur. Un hélicoptère collecte de l’eau de la mer pour éteindre les incendies, a constaté une correspondante de l’AFP.
« Nous avons vu un peu de fumée et ensuite une explosion. Puis le champignon. La force de l’explosion nous a propulsés en arrière dans l’appartement« , a raconté un habitant du quartier de Manssouriyeh, qui a assisté à la scène depuis son balcon, à plusieurs kilomètres du port.
Scènes de désolation
Après les explosions mardi, de nombreux habitants dont certains blessés, marchaient à pied vers des hôpitaux dans plusieurs quartiers de Beyrouth.
Dans le quartier d’Achrafieh, des blessés se ruent vers l’hôpital Hôtel Dieu. Devant le centre médical Clémenceau, des dizaines de blessés dont des enfants, parfois couverts de sang, attendent d’être admis.
Presque toutes les vitrines des magasins du quartier de Hamra (ouest) ont volé en éclats tout comme les vitres des voitures. Des voitures, avec leurs airbags gonflés, mais aussi des bus ont été abandonnés au beau milieu des routes et de l’autoroute proche du port.
Réunion du Conseil supérieur de la Défense
Le président libanais, Michel Aoun, a convoqué mardi soir une « réunion urgente » du Conseil supérieur de la Défense.
De son côté, le Premier ministre Hassan Diab a décrété une journée de deuil national mercredi « pour les victimes de l’explosion du port de Beyrouth« .
Sombre souvenir
Le 14 février 2005, un attentat spectaculaire provoqué par une camionnette bourrée d’explosifs avait ciblé le convoi de Rafic Hariri, le tuant ainsi que 21 autres personnes et faisant plus de 200 blessés. La déflagration avait provoqué des flammes hautes de plusieurs mètres, soufflant les vitres des bâtiments dans un rayon d’un demi-kilomètre.
Vendredi, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), basé au Pays-Bas, doit rendre son verdict dans le procès de quatre hommes, tous membres présumés du puissant mouvement libanais Hezbollah, accusés d’avoir participé en 2005 à l’assassinat de Rafic Hariri.
Israël, Hezbollah
Le Liban connaît sa pire crise économique depuis des décennies, marquée par une dépréciation monétaire inédite, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques, qui alimentent depuis plusieurs mois la grogne sociale.
Il y a une semaine, après des mois de calme relatif, Israël a dit avoir déjoué une attaque « terroriste » et ouvert le feu sur des hommes armés ayant franchi la « Ligne bleue » séparant le Liban et Israël, avant qu’ils ne repartent côté libanais.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a attribué l’infiltration au Hezbollah, un mouvement armé que l’Etat hébreu considère comme son ennemi.
Accusé de « jouer avec le feu« , le Hezbollah a démenti toute implication.
RTBF