SENTV : Alors que son parti le pressait de se présenter une troisième fois lors de la présidentielle d’octobre, le président guinéen a préféré « prendre acte » et réserver sa réponse.
Ce devait être la fin du suspense. Mais finalement, Alpha Condé a réservé sa réponse. « Pour le moment je prends acte », a-t-il répondu aux cadres de son parti qui, à l’issue de deux journées de convention au Palais du Peuple, à Conakry, lui ont demandé d’être le candidat du Rassemblement pour la Guinée (RPG, au pouvoir).
Arrivé en début d’après-midi sous un tonnerre d’applaudissements, le président guinéen a pris place sur un siège installé face à la scène. Le cérémonial avait été scénarisé dans les moindres détails. Hadja Diakhagbè Camara, une militante du parti, a d’abord pris la parole pour présenter le « rapport final de la convention ». « Nous exprimons notre soutien indéfectible au président de la République », a-t-elle assuré, avant de lancer : « Nous vous choisissons comme l’unique candidat du RPG ! ».
« Pour le moment, je prends acte »
Dans la salle, c’est l’explosion. Alpha Condé, lui, reste serein. Hadja Nantou Chérif, coordinatrice nationale du RPG vient lui apporter le texte de la résolution finale en mains propres. Et l’interpelle, à nouveau, dans toutes les langues du pays : « Notre choix s’appelle Alpha Condé : accepte notre choix ! » Le chef de l’État se lève enfin, les bras levés, monte sur l’estrade, avec l’hymne national en fond sonore. Il adresse quelques remerciements aux partis alliés du RPG, au Premier ministre, aux militants « sans lesquels je ne serai pas à cette place ».
Mais bientôt, l’enthousiasme des militants se tempère. Dans son discours, Alpha Condé indexe, sans les nommer, les cadres de son parti. « Il faut que le RPG revienne à sa tradition de solidarité », lance-t-il devant ses partisans. « Les forces intermédiaires entre le peuple et moi ne jouent pas leur rôle », accuse-t-il ensuite, avant de poser une série de conditions.
« Si vous voulez que j’accepte votre proposition, il faudra faire en sorte que le RPG soit comme avant : un parti pour tous », déclare Alpha Condé. « Si vous voulez que je continue, faites en sorte que ceux qui se sont battus pour le parti vivent dignement ». « Pour le moment je prends acte », ajoute-t-il. « Si vous faites tout ce que je viens de dire, je vous donnerai ma réponse. »
Jeune Afrique