SENTV : Des collectifs d’étudiants, de victimes expropriées de leur terre, de travailleurs abusés, vont battre, demain, le macadam si l’Etat ne réagit pas à leurs doléances. Ils étaient en conférence de presse, hier, au siège du FRAPP.
La société civile, à travers des collectifs, fondus dans Aar Li Nu Bokk Noo Lank, Doyna est déterminée à marcher demain (de la porte de l’université au ministère de la Culture en passant par le rondpoint Omvs, le siège Orange, le siège de l’Uvs) à moins que l’autorité ne réagisse. C’est la condition qu’ils ont posée, hier, au sortir de leur conférence de presse. «Si les autorités veulent empêcher cette marche, ils n’ont qu’à régler le problème de tous ces collectifs. S’ils ne le règlent pas, nous sommes déterminés et, plus que jamais, engagés à faire cette marche», a lancé Ababacar Kane, porte-parole du jour.
Interpelé sur les risques d’organiser la marche en pleine pandémie, M. Kane parie qu’ils veilleront à ce que les mesures de protection soient suivies. «On en est conscient, on sait que nous sommes en période de pandémie. A tous les participants de porter un masque, de rester sur la distanciation sociale et de faire la marche comme il se doit. Les mesures barrières seront respectées», assure-t-il sous la barbe de Pape Abdoulaye Touré du Front national pour le progrès des étudiants du Sénégal (Fnpes).
La marche de demain fait suite à la non réaction des autorités après l’échéance qui leur est fixée pour qu’elles réagissent aux problèmes posés. «Nous avions donné un ultimatum à l’Etat du Sénégal pour régler le problème des différents collectifs d’ici la Tabaski, mais on a vu, une dizaine de jours passée après, l’Etat n’a pas réagi», regrettent-ils.
Au menu, les marcheurs vont dénoncer les problèmes non réglés. «On a constaté que, dans beaucoup d’autres dossiers, il n’y a pas d’évolution. Il s’agit de la privatisation de l’eau dans le monde rural, de la spoliation foncière dans différentes localités du Sénégal, du piétinement des droits des travailleurs, de Pcci, du licenciement des travailleurs de l’autoroute à péage…», rappellent-ils. Sans oublier les problèmes des étudiants non orientés, ceux de l’Uvs orientés, mais dépourvus de machines et d’outils de travail. Le bradage des terres dans les communes (Rendo Bosea, Oréfondé, Kignabour, Balaboubou), l’agression de la bande des filaos, la déclassification de 10 hectares au niveau de la forêt classée de Mbao…
La lettre d’information pour la marche a déjà été déposée. Juste que la société civile regrette la violence dont a été victime Guy Marius Sagna après avoir acheminé la note à la préfecture. «Nos camarades, mandatés, ont été brutalisés et violentés par les policiers alors qu’ils étaient au nombre de quatre juste pour déposer une lettre d’information et parler aux journalistes. Ce que nous dénonçons fermement jusqu’à la dernière énergie. Ce qui est inacceptable dans un Etat de droits», dénonce Ababacar Kane. Le rendez-vous est donc donné demain à moins que l’Etat n’est déjà réagi.
Emile DASYLVA
Walfnet