Il avait fallu la requête de la chancelière Angela Merkel, en visite en Russie début mai, pour que Vladimir Poutine daigne évoquer le problème tchétchène à demi-mot : la République du dirigeant Ramzan Kadyrov mènerait une véritable chasse aux homosexuels, de la torture jusqu’à la prison et même la mort. La position du gouvernement russe reste plus qu’ambiguë à ce sujet. Plusieurs semaines après avoir été alerté, Vladimir Poutine a finalement convoqué le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov qui nie les faits de persécution contre les homosexuels dans la République tchétchène, persécutions dont il serait l’instigateur direct. Par ailleurs, comme l’a répété Kadyrov, « il n’y a pas de gays en Tchétchénie ».
Des faits très graves ont tout d’abord été révélés par le journal russe Novaya Gazeta qui a mis en lumière le mois dernier des pratiques très violentes quasi institutionnalisées en Tchétchénie, comme le passage à tabac, l’emprisonnement et parfois le meurtre d’homosexuels dont plusieurs disparitions ont déjà pu être recensées.
Difficile d’imaginer que l’intervention du président russe portera réellement ses fruits, quand en Russie la loi est depuis plusieurs années discriminatoire à l’égard de cette minorité.
Côté russe, où l’on parle volontiers de « rumeurs », une enquête a cependant été ouverte par le parquet général, même si, selon les enquêteurs, « aucune plainte officielle » de victime n’a été enregistrée.
RFI