“Je suis en train d’étouffer, vous allez me tuer, arrêtez”: film de l’agression d’un Sénégalais au consulat du Sénégal à Paris
SENTV : Lumière sur cet acte de barbarie, qui s’est passé au consulat du Sénégal à Paris, ce 30 Septembre 2020, à 11h. C’est ainsi que la dame de 26 ans entame l’enregistrement audio parvenu à la rédaction de laviesenegalaise.com. Un élément audio qui, malheureusement, se termine avec la voix étouffée et pleurante de la dame. Son mari n’est pas la première victime de la barbarie qu’elle y décrit. Il n’en sera sûrement pas la dernière, si les choses ne bougent pas à partir du Sénégal, puisque la police vers qui elle et son mari sont allés leur a dit que rien ne peut être fait à son niveau, le consulat étant un territoire étranger.
Une arnaque qui ne dit pas son nom
Oumou Goloko et son mari Samba Mansour quittent Mantes-la-Ville et se rendent au consulat, la dame devant procéder au renouvellement de son passeport. Oumou doit aussi récupérer sa carte d’identité biométrique avec laquelle le renouvellement doit se faire. “Je suis allée au niveau 1”, précise-t-elle, avant de poursuivre: “j’ai trouvé un monsieur qui s’appelle Dieng”(à qui elle a présenté son récépissé.) Ce dernier dit alors à Oumou que “la pièce d’identité n’était pas sur place”, plus précisément, “n’existait pas”.
Seulement, pour ce Monsieur, relate Oumou “il faut décaisser 15 euros 50”. Elle propose de payer par carte. Chose refusée par son interlocuteur. Elle s’en va alors faire un retrait bancaire. Surprise! Comme par enchantement, la carte biométrique qui “n’existait pas”, est retrouvée par Dieng, “deux minutes” après qu’il ait demandé à la dame d’aller s’asseoir et d’attendre qu’on la rappelle pour prendre la photo qui va compléter son document récemment ouvert. “Madame Oumou Goloko, nous avons retrouvé votre pièce d’identité.” Madame manifeste sa joie et demande dans la foulée que lui soit rendue la somme de 15 euros 50. C’était “logique”, dans son esprit, puisque le nouveau dépôt n’a pas encore été fait. Mais, c’était sans conter sur le refus de Dieng, d’après toujours son récit. Ce dernier lui rétorque que “c’est trop tard”…
“Le coup de force de Monsieur Dieng et du gendarme”
Elle descend et en informe son mari Mansour, qui est du même avis qu’elle, quant à l’anormalité de ce qui vient d’être décrit ci-dessus. En effet, à 9heures, la carte n’était sur place, un processus pour en avoir une autre est enclenché, de l’argent est décaissé, la carte existe: elle est retrouvée. Comme si elle était perdue, alors qu’on avait clairement déclaré son inexistence. Il est 10h 30, à en croire Oumou.
Mansour monte au niveau 1. Il crie au vol. De l’autre coté, on s’énerve et lui signifie qu’il n’a pas le droit de parler de la sorte. “Je ne vous traite pas de voleur, mais si vous ne rendez pas les 15 euros 50, c’est du vol.”, réplique-t-il. “. Vous êtes qui pour nous dire -comment faire, NDLR- notre boulot (…) dégagez”.
Mansour, “qui se sent vexé” selon le témoignage de sa femme, ne s’exécute pas, et réclame toujours l’argent de cette dernière. C’est ainsi que Monsieur Dieng propose à Samba Mansour de le suivre dans un bureau “un peu isolé”, situé en bas. Il ne se doute de rien, mais, “un gendarme attendait dans le bureau” Un gendarme “en habit bleu”, précise Oumou. Une fois le bureau fermé, il a été demandé à Mansour de s’asseoir. Il refuse et on le force à le faire. Sa femme de raconter ce qui suit: “ils l’ont étranglé de derrière, pour commencer, et ont commencé à le rouer de coups sur la tête.”
“Je suis en train d’étouffer! Vous allez me tuer. Arrêtez!” Rien, cependant. Mansour s’est étouffé et a perdu connaissance. “Je ne sais pas comment ils ont fait pour le ramener”, souligne sa femme qui renseigne qu’après cela, son mari a eu le réflexe de porter sa main à sa poche pour prendre son téléphone et appeler…à l’aide. Ses deux agresseurs pensant que Samba Mansour voulait filmer, ont saisi l’appareil. Coup de chance: Mansour profite de ce moment d’inattention pour s’extirper de leurs mains, fuyant hors du bureau. Ça a duré entre 30 à 40 minutes, “si ce n’est pas plus.”
Le téléphone, ainsi que la pièce d’identité a été envoyé chez Oumou et Mansour par le biais d’un certain Aliou, travaillant lui aussi au consulat.
La preuve médicale de l’agression
L’élément vocal envoyé à la rédaction de laviesenegalaise.com et traité ci-dessus est assorti d’un document médical. Un -CERTIFICAT DESCRIPTIF INITIAL-, produit par le SERVICE D’ACCUEIL ET DE TRAITEMENT DES URGENCES -UHCD-SMUR-EPM de Mantes La Jolie.
Ledit document, fait à la demande de l’intéressé, à savoir Mansour, est obtenu le jour même de l’agression. On y inscrit qu’ “il a été examiné au service d’Accueil-Urgence du Centre Hospitalier de Mantes la Jolie, le 30/09/2O2O à 15:03, un sujet qui (…) déclare avoir été victime d’une agression.”
Ce document renseigne que “lors de l’examen clinique pratiqué, il a été constaté:
-contusion du front droit et de la région peri-orbitaire droit sans lésion oculaire
-contusion latero-cervicale droite
-contusion de la région dorsale droite
-stress post-traumatique”
Le couple réclame justice
Laviesenegalaise.com