SENTV : Au cours de ses 22 ans de règne, l’ancien dictateur gambien, Yahya Jammeh a été confronté à plusieurs coups d’Etat réels ou imaginaires. Au cours de leur audition devant la Commission vérité, réconciliation et réparations, les membres de la National Intelligence Agency (NIA), le service de renseignement de Jammeh ont fait des aveux importants devant les enquêteurs de la Commission. La semaine dernière, une dizaine de victimes de cet appareil puissant mué en outils de répressions ont été entendues, selon emedia.
Alors que les auditions consacrées à la tristement célèbre NIA, le service de renseignements de Jammeh entrent dans leur troisième semaine, la hiérarchie ne devrait pas tarder à comparaître. L’actuel directeur général de l’institution, Ousman Sowe est d’ailleurs attendu ce vendredi devant la structure.
Mais au vu des auditions des deux dernières semaines, la stratégie des agents secrets a été dévoilée. Le manège consistait à filmer les opposants pour leur demander de présenter leurs excuses au président Jammeh.
Une unité aux pouvoirs démesurés
C’est ce qu’a révélé, ce mardi, le colonel Wassa Camara, accusé d’avoir participé à la tentative de putsch en 2006. Celui-ci aurait été commandité par le colonel Ndour Thiam, alors chef d’état-major général de l’armée. Il avait dans un premier temps fui vers le Sénégal, mais on lui a tendu un piège à son retour dans le pays et a été exécuté par les « junglers », l’escadron de la mort de l’ancien dictateur.
Omar Jallow, un ancien membre de cette unité a avoué son implication dans cette exécution devant la Commission vérité réconciliation et réparations. Bien qu’ils soient des agents secrets, ces fonctionnaires détenaient entre leurs mains beaucoup de pouvoirs et ne rendaient compte qu’à l’ancien président.
Ces derniers jours, les témoignages poignants de victimes se sont succédé à la Commission de réconciliation. Comme le vieux Omar Faal, accusé d’être le « marabout » des putschistes en 2006. Il a nié avoir eu connaissance d’activités ayant conduit au coup d’État ou avoir participé à sa préparation.
Pour le faire avouer, sa barbe a été rasée, son corps mutilé. Des pratiques monnaie courantes depuis lors restées impunies. Les victimes espèrent obtenir de la Commission justice et réparations.