SENTV : D’abord réticent à voir son prédécesseur et ex-ami visé par une enquête, le chef de l’État ne peut plus donner le sentiment de reculer. Au risque d’affaiblir la fonction présidentielle.
Du temps où il vivait au Palais présidentiel de Nouakchott, Mohamed Ould Abdelaziz aimait à s’évader les week-ends. Presque comme un rituel, il parcourait 150 kilomètres pour rejoindre son campement de Benichab et son troupeau de dromadaires. Le chef ne se sentait à son aise qu’au milieu des dunes, loin de l’agitation politique. Ce périmètre s’est aujourd’hui réduit à 25 kilomètres et, dans la capitale, l’atmosphère est devenue irrespirable.
L’ex-chef de l’État, à qui on a retiré son passeport, vit assigné à résidence, dans sa maison du quartier des Bourses (Soukouk), qu’il a fait construire à la fin de son second mandat. Ses comptes bancaires sont gelés, peu de ses anciens homologues se soucient encore de lui et les avocats étrangers ne se sont pas pressés pour le défendre.
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Après qu’une commission d’enquête parlementaire a révélé, fin juillet, de nombreuses irrégularités liées à la passation d’une série de marchés publics sous sa présidence, il a été placé sept jours en garde à vue, avant d’être auditionné, avec des membres de sa famille, à plusieurs reprises. Il est sous la menace d’un retrait de son immunité et donc d’un procès. « Aziz » rumine sa disgrâce.
Non loin d’ici, l’homme qui lui a succédé est, selon ses proches, « ni anxieux ni préoccupé ». Mohamed Ould Ghazouani serait même « serein ». Pourtant, l’ancien chef d’état-major est sous pression. Sa majorité, comme l’opposition, insistent pour que des poursuites soient lancées contre son prédécesseur, honni par une grande partie de la classe politique. Ces incessantes sollicitations
JA