SENTV : Alors que l’administration Biden a précisé cette semaine la façon dont elle entendait avancer sur le dossier du nucléaire coréen, la Corée du Nord a jugé dimanche « fallacieuse » la diplomatie américaine.
La Corée du Nord a jugé « fallacieuse » la diplomatie américaine, dimanche 2 mai, rejetant l’idée de discussions avec Washington, a rapporté l’agence de presse officielle nord-coréenne.
Ces propos interviennent après que l’administration américaine a déclaré que le président Joe Biden était favorable à une approche « ouverte à la diplomatie » avec la Corée du Nord sur la dénucléarisation.
La diplomatie a constitué pour les États-Unis une « pancarte fallacieuse » destinée à « couvrir leurs actes hostiles », a indiqué le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, dans un communiqué diffusé par l’agence KCNA.
Il a également prévenu le président américain Joe Biden qu’il avait commis une « grosse bévue » avec sa position « dépassée » envers le pays.
Dans une déclaration séparée, également publiée par KCNA, le ministère a accusé le président américain d’avoir insulté Kim Jong-un, ajoutant : « Nous avons suffisamment averti les États-Unis pour comprendre qu’ils seront lésés s’ils nous provoquent. »
Mercredi, Joe Biden avait affirmé face au Congrès qu’il utiliserait « la diplomatie tout autant qu’une dissuasion sévère » pour contenir les ambitions nucléaires de Pyongyang.
« Notre objectif reste la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne »
La politique américaine verra « une approche calibrée, pratique, ouverte à la diplomatie » avec la Corée du Nord, avait dit vendredi à la presse Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche. « Notre objectif reste la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », a-t-elle rappelé.
Plaidant pour une approche « réaliste » par voie diplomatique, en étroite consultation avec la Corée du Sud et le Japon, elle est restée évasive sur de possibles initiatives à l’étude, tout en prenant ses distances avec les précédentes administrations.
« Notre politique ne sera pas centrée sur la recherche d’un grand accord », a-t-elle souligné, marquant nettement la différence avec l’approche de Donald Trump. « Mais elle ne s’appuiera pas non plus sur la patience stratégique », a-t-elle ajouté, en référence à une expression utilisée durant la présidence de Barack Obama.
Le 21 avril, le président sud-coréen Moon Jae-in a appelé Joe Biden à relancer les négociations avec Pyongyang.
« Le plus important pour les deux gouvernements est d’avoir une volonté de dialogue et de s’asseoir face à face le plus vite possible », a indiqué Moon Jae-in, qui est attendu le 21 mai à la Maison Blanche pour y rencontrer le président américain.
Les négociations entre les États-Unis et la Corée du Nord sont à l’arrêt depuis l’échec du deuxième sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un à Hanoï, en février 2019, et Pyongyang a repris ses tests de missiles.