Coup d’Etat en Guinée : La porte de la honte (par Astou Dione-Journaliste)

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SENTV : Si nous arrivons à un stade où le choix d’un président ne dépend plus des urnes et de la volonté populaire, emprunter la voie des armes devient désespérément le mal nécessaire. Car il faut savoir qu’un peuple déterminé restera toujours plus fort qu’un État aussi autoritaire soit-il.

Le pouvoir devrait toujours rester au peuple

En Afrique les urnes ne sont que symboliques. Les élections ont pratiquement perdu leur fondement face aux manœuvres politiciennes et tripatouillages de la Constitution socle de toute démocratie.

Lorsque qu’un peuple partagé entre déceptions et désespoirs, trahi par des promesses électorales non tenues, des lois subjectives, des décrets impérieux, une justice sélective, des institutions impertinentes, une gabegie financière , son intégrité sera reléguée au second plan.

Et quand arrive l’expression de son amertume totale, sachez le distinguer de l’opposant politique.
Tout le monde n’est pas politique, mais tout le monde peut subir les décisions politiques.
Tout le monde n’est pas opposant, mais chacun sait reconnaître le bien du mal. Face aux fibres patriotiques, les appartenances politiques ne tiennent qu’à un soulèvement populaire. Et c’est toujours ce même peuple qui se sacrifie au prix de la vie ou de la liberté.

Beaucoup de chef d’états africains avec la complicité ou non des puissances occidentales ont travesti la campagne électorale en une promenade folklorique, à fric, où tromper devient légal. Une technique pernicieuse favorisant toute forme de passe-droit.

À tous ces dirigeants soifs de pouvoir, sachez que la porte de la honte ne vous sera jamais fermée que si vous décidiez d’arrêter d’asservir vos peuples. Ce même peuple qui, partagé entre déceptions et révoltes tente sans relâche, de conforter son désespoir à travers d’infructueuses transitions démocratiques.

A quand la prise de conscience des dirigeants africains ?
Ils doivent savoir quitter par la grande porte.
Quitter par la grande porte c’est écouter son peuple et non son clan.
Quitter par la grande porte c’est cesser de faire des principes de mandat une question d’envie ou faire de la constitution son «mot fléché».

Ces images décevantes de Gbagbo, de IBK et aujourd’hui de Alpha Condé sont un signal fort pour tout autre dirigeant qui possédé par le pouvoir, s’y accroche à telle enseigne qu’il devient l’artisan de sa propre chute à la porte de la honte. Devant celle-ci il n’y aura de voix partisanes qui domineraient celle du peuple.

Toutefois, la voie des armes n’est pas souhaitable, et la meilleure manière de fermer celle-ci c’est de s’ouvrir aux aspirations du peuple.

ASTOU DIONE, JOURNALISTE

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