La Lybie vient de remettre en question la convention internationale des droits de l’homme. Etait-ce alors nécessaire de signer une autre convention qui interdit la vente d’hommes dans les pays africains par les africains eux-mêmes ? Peut-être qu’alors, cette parenthèse n’a jamais été fermée par les arabes depuis l’an 600.
Si après plusieurs siècles, un des leurs se permet de ressusciter cette abominable souffrance qui a longtemps porté atteinte à la dignité humaine, la sanction doit être faite à la hauteur de la faute. Les marches, les manifestations ne sont utiles que dès lors, elles aboutissent à quelque chose de concret. De ce fait, ‘’je condamne fermement’’, n’a aucun sens.
Il ne sert absolument à rien de revenir sur les accords avec des rappels incessants que tous les peuples connaissent déjà puisque les pays en développement que nous sommes, ne doivent nullement minimiser cette grosse bêtise humaine qu’est la traite des Noirs. Ces heures sombres marquent un recul de la dignité humaine après plusieurs années d’efforts pour améliorer notre convivance.
De quel droit la Lybie se permet-elle de rompre ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale en général et de la communauté africaine en particulier ?
Nous savons que, quelle que soit la gravité d’une faute commise de façon individuelle ou collective, ou quelle que soit la gravité d’un crime, la communauté internationale se limite à condamner fermement sans aucune action pratique derrière qui pourrait dissuader.
Cet Etat vient de réaliser un grand tournant de l’histoire africaine en nous offrant le film intégral du commerce d’esclaves que les jeunes générations avaient appris la théorie, croyant ne jamais connaitre la pratique à cause de son aspect révoltant. Finalement, tout le monde se vaut sur le plan de la connaissance de l’histoire dans sa diversité car cette partie à elle seule, constitue le plus gros pan de notre civilisation. Le voile vient d’être levé, le mythe s’effondre. Quant aux guerres inter-Etats, les guerres civiles, les génocides, les rebellions, le terrorisme, nous les vivons encore. Il ne nous restait qu’à être témoin de la vente aux enchères d’êtres humains. Et voilà, nous y sommes ! Chose que nous aurions souhaitée entendre sans jamais la vivre.
L’Union Africaine, que je sache, n’est simplement pas une relation entre des idées et des hommes mais des valeurs et des convictions qui garantissent la liberté de tout un chacun. Les Libyens ont foulé du pied la dignité humaine pour des raisons économiques. Ce cas de Lybie est un problème africain que seuls les africains peuvent régler. Dès lors, ce pays peut chercher à traduire les auteurs de ces actes barbares en justice mais cela ne doit le soustraire en rien des sanctions africaines méritées. La responsabilité, on l’assume à tous les coups.
Chers ‘’Présidents’’, il vous incombe de laver cet affront que ce pays nous a fait subir. Qu’importe celles ou ceux qui ont acheté ou vendu des hommes, c’est la Lybie en tant que pays pratiquant, qui nous intéresse dans cette affaire. Qui peut défendre les intérêts des africains ? Sinon, vous.
L’exclure de la communauté africaine, suspendre les relations diplomatiques que vous avez avec ce pays esclavagiste, mettre en place un embargo d’une durée équitable, nous semble être la bonne résolution. Toutes décisions qui seraient prises n’allant pas dans ce sens, ne seraient que Bla-bla.
L’Union Africaine doit avoir le courage de dénoncer tous les pays arabes qui pratiquent l’esclavage sous toutes ces formes, et du non-respect de la dignité humaine. La Mauritanie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, le Katar, le Liban, pour ne citer que ceux-là, sont des pays connus pour leurs pratiques esclavagistes.
Mariétou KANE Diop La Redaction SENTV.info