SENTV : Lamine Senghor, né le 15 septembre 1889 à Joal (Sénégal) et mort le 25 novembre 1927 à Fréjus (France), est un militant politique sénégalais. Il n’a pas de lien de parenté avec Léopold Sédar Senghor, malgré plusieurs similitudes dans leurs parcours (origine sérère, naissance à Joal, séjour en France).
Ancien tirailleur sénégalais, il fut envoyé au front pendant la Première Guerre mondiale. Il participa à une mutinerie à Fréjus. Après la guerre, il resta en France et participa activement aux combats des coloniaux en France, milita au Parti communiste français (PCF).
Il reçut l’interdiction de rentrer au Sénégal, les autorités coloniales craignant qu’il y diffuse les idées communistes. Il fut candidat du PCF aux élections dans le 18e Arrondissement de Paris en 1924. Souffrant de tuberculose et de séquelles du gaz toxique inhalé pendant la guerre, il quitta la capitale pour s’installer à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var.
Plus généralement, Senghor jugeait les communistes paternalistes et considérait que les luttes anticoloniales était spécifiques par rapport à la lutte des classes. En 1926, il créa le Comité de défense de la race nègre, avec Kouyaté, doté d’un mensuel, La voix des nègres.
Le mot “négrophobe” y apparut dans le numéro de janvier 1927. Bien qu’assimilationniste, le commandant Mortenol adhèra à ce mouvement. Le CRDN participa au congrès de la ligue anti-impérialiste de Bruxelles en février 1927.
En février 1927, Lamine Senghor participa au Congrès constitutif de la “Ligue contre l’impérialisme et l’oppression coloniale”, organisé à Bruxelles par Willi Munzenberg, l’un des responsables de l’Internationale communiste.
Il y siégea aux côtés de J. T. Gumede (ANC/Afrique du Sud), Nehru (Congrès Pan-indien), de Song Qingling (veuve du nationaliste chinois Sun Yat Sen), de Hafiz Ramadan Bey (Égypte) et de personnalités telles que Henri Barbusse ou Albert Einstein.
Lamine Senghor y prononça un discours fort remarqué2. Il fut arrêté quelques jours après son discours et emprisonné quelques semaines à Draguignan. Sa santé continua de se dégrader jusqu’à sa mort, le 25 novembre 1927.
Mais avant, En 1925, alors qu’il était membre de l’union inter-coloniale, organisation formée en 1921, le parti, dont il espérait le soutien, lui avait demandé de payer son voyage pour se rendre au congrès des communistes américains de Chicago et lui avait fait savoir que ‘il ne pouvait pas payer, il n’avait qu’à travailler sur le bateau ou s’embarquer en clandestin.
Cette attitude provoqua une quasi-rupture.