Assassinat : Cheikh Ahmed Tidiane Sow tue son neveu parce qu’il le soupçonnait d’avoir volé le mouton de sa mère.
SENTV : Condamné à trois reprises pour vol à des peines allant de 3 à 6 mois de prison, l’accusé Cheikh Ahmed Tidiane Sow domicilié à la Médina, a été jugé ce mercredi 17 novembre 2021 par la chambre criminelle de Dakar pour assassinat.
L’accusé risque de passer le restant de sa vie en prison si le président de la Chambre suit le réquisitoire du procureur. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 01 décembre prochain.
Les faits remontent à la date du 3 avril 2017 à la Médina. Les agents du commissariat de Rebeuss ont été informés qu’une personne a été mortellement poignardée.
Dépêchés sur les lieux, la victime, David Mouhamed Seck a été acheminé à l’hôpital avant qu’il ne décède en cours de route. Ainsi, l’enquête qui a été confiée à la sûreté urbaine, révèle que le jour des faits, il y a eu altercation entre la victime et l’accusé. Ce dernier lui avait reproché d’avoir volé le mouton de sa mère. La victime n’ayant pas digéré ses propos, lui a donné un violent coup de tête au visage.
Entré dans une colère noire, Cheikh Ahmed Tidiane Sow a décidé de se venger et a attendu que la victime sorte dans l’une des chambres de la maison pour lui asséner un coup de couteau mortel au thorax. L’un des témoins, à savoir Pape Diakhaté, affirme durant l’enquête, avoir entendu depuis les toilette la victime qui criait le nom de l’accusé en révélant qu’il l’avait poignardé. Arrêté et placé sous mandat de dépôt depuis 2019, il a comparu ce mercredi 17 novembre devant la Chambre criminelle de Dakar pour répondre des faits d’assassinat.
Devant la barre, l’accusé marié et père de 4 enfants, a déclaré que la victime l’a blessé à l’issue d’une dispute. » Ce jour-là, vers les coups de 6 h du matin, la victime est venue m’informer de la disparition de l’un des moutons dans l’enclos. Ce qui n’était pas possible. Car, lorsque je suis allé vérifier, j’ai constaté qu’on a enlevé les briques que j’avais mises sur la porte de l’enclos. J’en ai parlé à ma mère qui m’a conseillé de tout laisser entre les mains de Dieu. Je suis resté assis sur les briques en attendant qu’il sorte afin que je l’attaque. J’étais à main nue lorsque je l’ai attendu depuis 1 h. C’est à la police centrale qu’on m’a informé de sa mort alors que je n’ai pas vu Daouda. C’est ce qui m’étonne. J’avais bu un 1/4 de vin lors des faits. Mais j’étais lucide et je sais ce que je faisais », se dédouane-t-il.
Par contre, devant les enquêteurs, il avait reconnu les faits. Devant le juge d’instruction, il avait soutenu que c’est à la suite d’une dispute que son neveu l’a blessé lors de la bagarre en lui donnant un coup de tête. Mais, après qu’ils ont été séparés et que son neveu se soit enfermé dans sa chambre, il le guettait avec un couteau. Et c’est lorsqu’il est sorti qu’il lui a asséné un coup mortel sur le thorax. Il avait reconnu l’avoir poignardé sans aucune intention de lui donner la mort.
Les témoins entendus à l’enquête ont dit qu’il guettait la victime avec un couteau de pain et une pierre. Ce qu’il conteste à la barre. L’un d’entre eux, en l’occurrence Ndèye Khady Marone, épouse de la victime, soutenait qu’elle était dans sa chambre vers les coups de 22 h au moment où l’accusé picolait.
D’après le ministère public, « l’arme du crime qui a été mise sous scellé a été prise entre ses mains au moment des faits. Il a visé et atteint une partie sensible du corps. Et il ne peut pas venir dire aujourd’hui qu’il ne sait pas. On ne peut pas retenir la provocation, encore moins les coups mortels parce qu’il a fomenté son coup en criant urbi et orbi qu’il allait le tuer », a indiqué le procureur qui sollicite 20 ans de réclusion criminelle contre lui avant d’ordonner la confiscation de l’arme saisie.
Ne partageant pas cet avis, Me Abdoulaye Tall, l’avocat de l’accusé, souligne que dans cette affaire, il y a eu bagarre. D’après lui, son client n’a jamais été animé d’une quelconque intention de donner la mort. Me Tall plaide une application bienveillante de la loi pénale. Le jugement sera rendu le 1er décembre prochain.