Les Etats-Unis ont mis lundi leur veto à une résolution de l’ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, un texte approuvé par leurs quatorze partenaires au Conseil de sécurité.
L’ambassadrice américaine à l’ONU a qualifié ce vote d’« insulte » que les Etats-Unis « n’oublieron(t) pas ». Les Palestiniens de leur côté jugent « inacceptable » le veto américain sur Jérusalem.
Présenté par l’Egypte, qui a dénoncé les « graves répercussions » de la décision américaine, le texte réclamait que la décision annoncée par le président républicain Donald Trump soit révoquée. Depuis douze jours, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël a déclenché la colère des Palestiniens, des manifestations dans le monde musulman et une réprobation quasi unanime de la communauté internationale.
Ce vote en faveur formulé par quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité, dont les plus proches alliés européens de Washington, Londres et Paris, représente un camouflet pour la diplomatie américaine, qui a mis, sans surprise, son veto à ce texte.
L’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a réagi avec virulence à cette proposition de vote. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël ? « Nous avons tous les droits de le faire », a-t-elle asséné, jugeant les Etats-Unis incontournables pour un accord de paix. Elle a accusé les Nations unies d’avoir fait « obstacle » à la recherche d’un accord de paix. L’ONU « s’est placée entre les deux parties » et « a rejeté la faute sur les Israéliens ». « Israël a fait l’objet d’un parti pris aux Nations unies », a insisté la diplomate en assurant que Washington continuait à chercher « un accord de paix durable » au Proche-Orient. Après le vote, elle a affirmé qu’il représentait une « insulte et un camouflet que nous n’oublierons pas ».
Pouvoir peser dans de futures négociations
Le statut de Jérusalem « doit être résolu par la négociation », soulignait le texte, évoquant de « profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem », sans toutefois mentionner les Etats-Unis. Il affirmait que « toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique » de Jérusalem « n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et devait être révoquée ».
Pendant une semaine, la rédaction du texte a donné lieu à d’intenses négociations entre la représentation diplomatique palestinienne, ayant rang d’observateur, et plusieurs délégations de pays arabes ou européens. L’objectif était « d’avoir quatorze votes pour » face aux Etats-Unis, ont expliqué à l’AFP des diplomates. Il s’agissait de faire pression sur l’administration américaine et ses futures discussions avec les deux parties afin que les droits des Palestiniens soient davantage pris en compte, selon eux.
RFI