Les télévisions sénégalaises traversent une situation catastrophique. Des difficultés qui sont surtout liées à la rentabilité.
Patron de la 2Stv, El Hadji NDIAYE a tenu à tirer la sonnette d’alarme. «Quand j’entends les débats, je regarde les gens, les discussions. 1%, 7%, PIB etc.
Moi, je me noie un peu dans ces discours de PIB, machin. Aujourd’hui, nous avons besoin d’autres choses. En tout cas, en ce qui nous concerne nous, notre travail notre département. Nous sommes dans une difficulté énorme. Je vous assure que beaucoup de chaînes de télévisions vont fermer. Beaucoup de structures de production vont fermer. Parce que, ici en Afrique, ici au Sénégal… pour une raison très simple. J’ai entendu Adama GUEYE dire que nous avons travaillé pour la démocratie, nous avons tous amené les chefs d’Etat à leur place où ils sont aujourd’hui. Mais, il n’y a aucun chef d’Etat qui pense, apporter un soutien aux chefs de télévisions ou aux médias. Alors, on se retrouve dans des miettes de 15 millions par an. Nous sommes concurrencés par la télévision nationale qui reçoit des subventions. Mais, le plus grave est que, ils sont en train de prendre, de récupérer ce que les petits chefs de télévisions auraient pu gagner. Ils vont aller prendre des petits marchés de publicités de 100 000 francs CFA. Là où nous on demande 200 000 francs CFA, ils demandent 80 000 francs ou 50 000 francs CFA. C’est une honte », martèle El Hadji NDIAYE.
Poursuivant, le patron de la 2Stv n’hésite pas à parler de manque de reconnaissance. «Je trouve que dans un pays comme le nôtre, des chaines de télévision qui ont amené des politiciens à être aujourd’hui, des chefs d’Etat où à être des ministres, ils devraient penser à nous. Ce qui est gênant et ce que je ne comprends pas, que tous les ministères ont des budgets de publicités. Les ministres, écrivent des notes pour demander des couvertures comme si on était nous, dans l’obligation de couvrir les évènements. C’est pour cette raison que j’ai dit qu’en 2018, si jamais les ministères ne nous donnent pas de budget de publicité, nous ne couvrirons jamais plus leurs manifestations. Encore moins ce qu’on devait faire pour eux. Parce que je trouve même scandaleux qu’ils aient des budgets et que dans ces budgets on ne se retrouve pas. Pourtant, Macky SALL, quand il est arrivé, je me rappelle bien lors d’une réunion avec nous au palais de la république, avait dit qu’après cela d’ailleurs, Abdoulaye Daouda DIALLO qui était ministre du budget, il avait demandé à ce que tous les ministères puissent participer quand même, aider dans les budgets de communication, donner une partie à nous. Aujourd’hui, on se retrouve à vendre des appartements, des terrains pour payer notre personnel. Je trouve que ce n’est quand même pas sérieux, pendant que nous nous battons pour la démocratie, pour tout. Je suis très peiné », déplore El Hadji NDIAYE.
S’agissant de sa propre boite, El Hadji NDIAYE indique sa situation n’est pas des plus reluisantes. Ce qui l’amène à prédire de grandes difficultés à venir. «Moi en ce qui me concerne, je n’ai pas de problèmes mais je vois des chaines de télévision qui vont fermer. Je vois des structures de production qui vont mourir. La RTS gagne tous les droits, l’Etat subventionne et nous, nous n’avons rien. Au moins qu’ils laissent la publicité classique que nous avons. Qu’ils nous laissent ramassé un tout petit peu d’argent pour pouvoir payer au moins notre électricité. Tous les chefs d’Etat c’est la même, chose. A Fogolomi, allé, il faut couvrir cela. On ne peut plus continuer à faire cela sinon on ferme les boites », insiste El Hadji NDIAYE.
WALFNet