SENTV : Si c’était une opération de communication pour montrer qu’il a le soutien de l’armée, c’est réussi. Aux côtés d’officiers de l’armée bissau-guinéenne, le président de la Guinée Bissau est retourné ce jeudi 3 février au siège du Gouvernement où deux jours plus tôt, il a failli être renversé ou tué selon les termes qu’il a utilisés au soir de la tentative de coup d’État.
Selon le média allemand DW.com visité à Dakaractu, Umaro Sissoco Embalo était aussi accompagné de son Premier ministre et d’autres membres de l’exécutif.
Sur place, le chef de l’État bissau-guinéen a encore pointé du doigt les réseaux de narcotrafic dans les évènements de mardi dernier. C’était aussi l’occasion pour le président de déplorer les versions complotistes qui l’accusent d’avoir orchestré lui-même le coup d’Etat raté. Il appelle leurs théoriciens à plus de responsabilité, rappelant que des personnes sont mortes lors de ces évènements.
Le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam a communiqué un bilan de onze victimes dont sept militaires et paramilitaires, trois civils et un assaillant. Ce dernier serait membre de la police d’intervention rapide.
Le Président Embalo a assuré que l’enquête sera conduite de manière transparente. L’avant-veille, il avait annoncé des arrestations de personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’attaque du palais du gouvernement. L’un de ces mis en cause serait le contre-amiral Bubo Na Tchuto.
Dans le viseur du pouvoir depuis février 2021 pour blanchiment de capitaux et fraude fiscale, ce baron de la drogue qui a été condamné aux États-Unis pour ses liens avec les rebelles colombiens se serait compromis en s’associant à d’autres personnes dont l’objectif serait de renverser l’ordre constitutionnel en Guinée Bissau.
Dans son communiqué du mercredi, le chef du gouvernement considère que le mode opératoire des assaillants et les armes utilisées montrent qu’ils ont compté sur le financement de secteurs ayant la capacité de mobiliser de tels moyens logistiques et humains.