C’est une princesse soulagée et laissant éclater sa joie qui a annoncé dimanche, sur Twitter, la libération de son père bien-aimé, à qui elle voue une admiration sans bornes : le richissime prince Al-Walid ben Talal, enfermé pendant trois mois dans une cage dorée, celle de l’hôtel Ritz Carlton de Riyad, sur ordre du tout-puissant Mohammed ben Salman, le grand réformateur et Monsieur propre saoudien.
Aucune fille ne pouvait être plus heureuse de la remise en liberté de son milliardaire de père, d’autant plus que ce dernier, accusé de corruption comme des dizaines d’autres éminents saoudiens et mis derrière les barreaux d’un palace où, d’ordinaire, tout n’est que luxe, calme et volupté, a été relâché « sans charges ».
« Tu as illuminé le monde, tu es mon monde », a écrit Reem bin Alwaleed en postant une photo montrant un Al-Walid ben Talal visiblement fatigué. Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant que son tweet devienne viral et recueille un nombre impressionnant de « Al Hamdoulilah » sur les réseaux sociaux en plein émoi.
Pris dans les filets de la purge spectaculaire orchestrée en novembre dernier par MBS, l’omnipotent prince héritier du royaume wahhabite, le nabab saoudien déclarait, quelques heures avant sa libération, à Katie Paul, une correspondante de Reuters en Arabie saoudite, que cette vague d’arrestations dans les hautes sphères n’était qu’un « malentendu » le concernant.
« Soyez assurés qu’il s’agit d’une opération de transparence et que nous sommes en discussion avec le gouvernement sur diverses questions que je ne peux pas divulguer en ce moment. La fin de ce mauvais épisode est proche. Je suis très à l’aise parce que je suis dans mon pays, je suis dans ma ville, donc je me sens à la maison. Il n’y a pas de problème du tout », a-t-il insisté.
En décembre dernier, le procureur général du Royaume, Saud al-Mojeb, indiquait pour sa part que « la plupart des détenus, confrontés à des accusations de corruption par le comité, ont accepté un accord. Les arrangements nécessaires sont en cours pour conclure de tels accords ».
OUMMA