Le 14 février, une date symbolique, fête l’amour. Tous les moyens sont bons pour séduire.
Seulement, ce que d’aucuns voient comme une fête est vécu comme un mauvais souvenir en ce qu’il rappelle des moments de douleur.
La ville brille déjà aux couleurs de l’amour. Les roseraies ont bien étoffé leurs marchandises. Bouquets de fleurs, plus particulièrement la rose rouge, les pétales de rose etc. Mariés comme célibataires réfléchissent à la manière la plus extraordinaire d’impressionner leur amour en ce 14 février, fête de la Saint-Valentin. Le rouge et le noir, couleurs qui traduisent les sentiments d’amour, sont déjà exposés dans toutes les vitrines où l’on vend des habits spécialement dédiés.
Seulement, au moment où certains exaltent leur joie et chantent l’amour, une bonne partie de la population semble ne pas être concernée par la fête de la Saint-Valentin. Ce sont les exceptions à la règle. C’est le cas d’Aliou, un jeune homme rencontré au rond-point Liberté 5. A la question de savoir ce qu’il pense de la Saint-Valentin, notre interlocuteur affiche une mine triste. Il dit être une victime de l’amour car ayant vécu une déception qu’il ne parvient toujours pas à dépasser. Le jeune homme affirme avoir été amoureux d’une jeune fille de son quartier. Tous deux étaient très jeunes. La fille était élève et lui avait commencé à travailler comme tailleur. Aliou soutenait la fille financièrement en payant ses fournitures scolaires, son habillement et même sa scolarité. Bref, Aliou la mettait hors du besoin. Il se rappelle même avoir acheté un téléphone portable à 75 000 FCfa à l’époque, pour sa bien-aimée. Les années passent. La jeune fille, devenue entre-temps, sage-femme, lui tourne le dos. Malgré tout, Aliou est resté toujours amoureux de la fille qui s’est finalement mariée. Après cette dure épreuve, notre interlocuteur a failli avoir des dépressions. Il précise qu’il lui a fallu être très fort pour survivre jusqu’à présent. «J’ai même consulté un médecin qui m’a signifié que je ne souffrais d’aucune maladie», confie-t-il. Aujourd’hui, Aliou tente tant bien que mal à surmonter cette mésaventure. «Je suis prêt à l’épouser si elle venait à divorcer, malgré ce qu’elle m’a fait », espère-t-il.
Si Aliou est victime de trahison, la jeune femme Fatima éprouve un sentiment de dégoût quand elle entend prononcer le mot amour. Trouvée sur le chemin de l’école, avec sa bonne humeur, on n’aurait pas dit qu’elle a traversé des épreuves. Fatima dit avoir été violée par son copain. Depuis lors, la peur l’habite à chaque fois qu’elle entend parler d’amour ou d’un homme. Elle n’aurait jamais cru que son homme pouvait faire preuve d’une telle bassesse. Elle était partie rendre visite à son copain qui vivait seule. Malheureusement, le moment d’intimité a viré au drame. Elle affirme qu’à un moment donné, son copain ne pouvait plus se retenir et la suite logique a été le viol. Elle dit se souvenir chaque nuit de cette scène qui hante son sommeil Fatima éprouve même du mal à reparler de cette histoire. Seulement, ce déboire ne lui a pas fait baisser les bras même si elle dit garder les cicatrices au fond de son âme, elle se bat au quotidien pour réussir sur le plan professionnel.
Il est en de même pour Coumba, une femme qui a perdu son mari. Et depuis lors, elle a du mal à trouver chaussure à ses pieds. Elle se remémore avec nostalgie de son défunt mari. Notre interlocutrice dit ne plus pouvoir retomber amoureuse de sa vie. «On n’aime qu’une seule fois dans sa vie», tranche-t-elle. Et le père de ses enfants était son seul amour. La seule chose qui lui reste, c’est de veiller sur ses enfants et les accompagner sur le difficile chemin de la vie.
Si Coumba a, une fois, vécu l’amour, ce n’est pas le cas de Penda. Cette femme est mariée à son cousin qui est resté en Italie depuis que le mariage a été scellé. Autrement dit, la jeune dame n’a pas encore consommé son mariage. D’un air très taquin, mais qui laisse voir beaucoup de tristesse, elle soutient : «Mon mari est un parfait étranger. On se parle seulement au téléphone ou via les réseaux sociaux depuis notre union.»
Selon un sociologue interrogé par WalfQuotidien, «la personne qui ne veut plus entendre parler d’amour a donc de bonnes raisons de se conduire comme telle. C’est d’autant plus paradoxal qu’elle peut trouver une autre personne capable de combler le vide, mais qu’elle n’hésite pas à repousser. C’est l’effet du choc émotionnel encaissé ou reçu par la déception. On peut aussi faire appel à la responsabilité des parents, amis, collègues qui peuvent souvent aider la personne à dépasser cette situation, afin de retrouver une vie normale», déclare le spécialiste qui a préféré garder l’anonymat.
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Bineta BA
(Stagiaire)