Le ministère de la santé, dans le cadre de la formation de ses agents, octroie une bourse aux médecins qui veulent se spécialiser. Cette bourse qui demeure une nécessité reste insuffisante pour favoriser la spécialisation des jeunes médecins. Pour inciter les jeunes médecins à se spécialiser, le ministère de la santé avait pris un certain nombre de mesures. C’est ainsi qu’en 2014, la bourse a été donnée à tous les médecins qui s’étaient inscrits aux Diplômes d’Etudes Spécialisées (DES) et que le ministère a augmenté le taux de la bourse qui est actuellement à 150.000 F CFA/mois. C’est dans ce contexte que des jeunes médecins ont décidé de laisser derrière eux des contrats qui constituaient leur seule source de revenue, pour rallier Dakar afin d’entamer la spécialisation.
Il faut souligner que dans cette dynamique positive certaines institutions telles que la Fondation SONATEL et la Coopération Technique Belge ont répondu à l’appel du gouvernement en octroyant à une partie de ces médecins des bourses ce qui devait être un facteur stimulant pour le ministère pour la prise en charge du reste dans des délais raisonnables ; malheureusement pour eux cela constitue apparemment un frein pour le ministère car à leur grande surprise, après 11 mois de formation, ces médecins patriotes n’ont pas encore obtenu la bourse sur laquelle ils comptaient payer leurs frais pédagogiques.
Par ailleurs, Il faut noter que les médecins en spécialisation rencontrent d’énormes difficultés socio-économiques à savoir :
• l’inscription pédagogique pour la spécialisation devenue onéreuse entre 505.000F/an voire parfois 3.005.000F ou 11.000.000F CFA ;
• les charges liées à la formation (transport, logement, restauration) ;
• la difficulté à obtenir une bourse d’étude dont le taux (150.000Fcfa/ mois à partir de 2014) reste dérisoire pour satisfaire les charges liées à la formation du DES
• L’absence de cette bourse qui est la seule source financière aura sans doute des conséquences néfastes aussi bien pour les médecins et leurs familles mais également l’Etat et les Sénégalais surtout les familles pauvres :
• désintéressement des médecins sénégalais à la spécialisation ;
• déficit constant et croissant de médecins spécialistes au niveau des hôpitaux dans tout le territoire national ;
• impuissance du ministère pour affecter les médecins spécialistes qui ne trouvent pas de motivation pour aller à l’intérieur du pays après avoir enduré 4 ou 5 dures années de spécialisation ;
• risque de ne pas réussir la Couverture Maladie Universelle (CMU) ;
• augmentation du coût global lié aux évacuations sanitaires de l’intérieur vers la capitale et vers l’étranger.
• La conséquence la plus dramatique si les bourses ne sont pas octroyées cette année, sera l’abandon et l’annulation des inscriptions pour bon nombre des médecins inscrits aux DES pour défaut de payement des frais d’inscription. Ce qui contraste avec la politique du gouvernement qui veut faire de la CMU une réussite avec l’expression magique du ministère « doter tout le pays un personnel de santé qualifié»
Nous avons épuisé tous les moyens diplomatiques possibles pour décanter la situation, maintenant nous allons trouver des alternatives, d’abord alerter l’opinion public et l’autorité avant de faire appel à d’autres moyens pour obtenir ce qui nous revient de droit.
Comité Exécutif du COMES
La Rédaction SENTV.info