Colloque international pour la paix : Le message de Doha de Karim Meissa Wade

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Un colloque international pour la paix s’est ouvert ce samedi au King Fahd Palace. D’éminents sommités issues de toutes les confréries du pays prennent part à cette rencontre. À l’ouverture des travaux de ce colloque, Karim Wade candidat à la présidentielle de 2019

a adressé depuis Doha un message d’espoir en direction de la Oumah. (Voici l’intégralité de son message)

« Vous, membres de cette auguste assemblée, à travers votre

président et votre coordonnateur général, recevez mes

remerciements et mes salutations les plus distinguées.

En effet, les différents thèmes que vous comptez aborder avec

un panel aussi riche par ce qu’étant composé d’hommes de

valeur dont la plupart sont issus de nos différentes familles

religieuses héritières de nos illustres ancêtres qui ont marqué de

leur empreinte indélébile, le cours de notre histoire.

La pertinence de ces thèmes est aussi justifiée par le contexte

international marqué par la barbarie et la violence enfantées par

l’intolérance, l’incompréhension et le fanatisme aveugle ; que

par l’exception sénégalaise caractérisée par l’entente, la

cordialité et la cohabitation pacifique entre toutes les races,

toutes les confessions, toutes les ethnies.

Cette pluralité, loin de nous diviser, demeure une richesse

inépuisable pour notre cher pays.

Mes chers frères et sœurs, soyez rassurés que, comme vous,

mon seul repère, ma seule boussole qui guide mes actions,

s’inspirent de la philosophie de paix , de tolérance et de

concorde nationale que mon guide spirituel cheikh Ahmadou

Bamba n’a cessé, durant toute sa vie, d’utiliser comme

fondement de la communauté qu’il a bâtie.

L’islam, après avoir pénétré cette partie de l’Afrique, a été

adopté par de grands hommes soufis qui ont su éclairer notre

peuple, à travers de grandes confréries : la Khadria, le Tijanisme.

et enfin le Mouridisme dont le fondateur cheikh Ahmadou

Bamba qui a incarné la synthèse de toutes ces grandes écoles de

soufisme.

Quand j’observe ce monde actuel marqué par une série de

violences aveugles interconfessionnelles, je m’étonne et deviens

meurtri par cette trajectoire de non-sens que notre monde

contemporain est en train de suivre.

Pour étayer ce point d’interrogation face à cette bizarrerie

irrationnelle, je ne fais que convoquer cette époque des

premières heures de l’islam : lorsque les premiers disciples du

prophète Mohamed (psl) étaient persécutés à la mecque, doit on

oublier qu’il avait conseillé à certains de ses compagnons d’aller

demander asile et refuge auprès de la communauté chrétienne

d’Ethiopie, pays se situant en Afrique noire.

Cette séquence de l’histoire de l’islam engendre deux

enseignements majeurs : d’abord la religion dont Mohamed

(psl) est le dépositaire ne tenait compte ni de la race encore

moins de la croyance confessionnelle pour cohabiter dans la

concorde, la cordialité, la solidarité et la paix.

Chers frères et sœurs, auguste assemblée, pour illustrer

davantage la marque particulière de notre société, je vous invite

à convoquer le rapport de Mr ANTOINE DE LASSELVES

administrateur du Cercle de Diourbel de 1913 à 1915. (Source

archive nationale). Ce dernier qui fut à ses débuts très arrogant

envers le cheikh, finit par consigner dans un de ses rapports au

gouverneur de St Louis ce qui suit : ‘’ce cheikh Bamba détient

certes une puissance innée dont la raison ne parvient pas à

saisir la source et expliquer la capacité de forcer la sympathie.

La soumission des hommes envers lui est extraordinaire, et leur

amour pour lui les rend inconditionnels.

Il semble qu’il détienne une lumière prophétique et un secret

divin semblable à ce que nous lisons dans l’histoire des

prophètes et de leurs peuples.

Celui-là se distingue toutefois par une pureté de cœur, par une

bonté, une grandeur d’âme et un amour du bien aussi bien pour

l’ami que pour l’ennemi ; qualités pour lesquelles ses

prédécesseurs l’auraient enviées quelque grand que fussent

leurs vertus, leur piété, leur prestige.

Les plus injustes des hommes et les plus ignorants des réalités

humaines sont ceux qui avaient porté contre lui de fausses

accusations, consistant à lui prêter l’ambition du pouvoir

temporel.

Je sais que les prophètes et les saints qui ont mené une guerre

sainte, l’ont fait sans disposer de la moitié de la force dont

dispose ce cheikh.’’ Fin de citation.

Chers frères et sœurs, auguste assemblée, ce témoignage

historique sur l’une de nos personnalités de notre société,

n-est-il pas suffisant pour nous faire comprendre que, non

seulement nous devons préserver les fondements de notre

propre histoire, mais que même notre sacerdoce doit être de

vulgariser à travers le monde cette lumière, ce flambeau de paix

et de concorde entre les peuples.

La dynamique de l’évolution de l’histoire humaine est

fragmentée parfois par certains accidents douloureux qui

conduisent à des drames amers. Convoquons l’histoire du Pape

Nicolas V de l’église portugaise qui, au 15éme siècle, parraina

l’esclavage.

Cette grande folie qui a théorisé la supériorité de certaines races

sur d’autres, ce qui a conduit à des massacres de millions de

noirs asservis, exploités à outrance, constitue l’une des pages

les plus noires de l’histoire humaine.

Malgré cette séquence douloureuse de l’histoire de l’Eglise,

a t-on le droit de stigmatiser toute la philosophie

chrétienne à travers les âges ? bien sûr que non !

Chers frères et sœurs, dignes fils de nos guides et de nos

familles religieuses, cette assemblée me réconforte d’autant

plus que lorsque j’ai traversé la lourde épreuve de plus de trois

ans de privation de liberté injustement, chacune de vos familles

respectives, (Touba, Tivaouane, Ndiassane, Niassenes,

Thienaba, descendants du vénéré Omar Foutiyou Tall, Medina

Gounass, le cardinal de l’Eglise, jusqu’aux fins fonds du

Boundou, pour ne citer que celles là) toutes ces grandes figures

m’ont témoigné de leurs prières, leur affection, leur solidarité et

leur marque de sympathie.

C’est cela qui a amoindri la douleur de cette épreuve et même a

inspiré le fondement du programme que je vais proposer au

peuple sénégalais, aux prochaines échéances électorales de

2019.

C’est avec vous et l’ensemble de tous les segments de notre

société, que je veux bâtir un Sénégal de prospérité, de paix, et de

concorde nationale.

Chers frères et sœurs, auguste assemblée, tenons fermement ce

flambeau que nos ancêtres nous ont légué pour faire

comprendre à la race humaine que cette petite boule bleue,

qu’est la terre, perdue dans l’immensité des galaxies, ne doit sa

survie que par la tolérance, la compréhension mutuelle,

l’entente, la Paix, la cordialité entre les peuples, qui doivent être

le socle sur lequel elle repose.

Chers frères et sœurs tout en priant pour plein succès à vos

travaux, je vous exprime toute ma gratitude.

Karim Meissa Wade Candidat du Peuple aux Elections

Présidentielles de 2019.

DOHA LE 28 FEVRIER 2018. »

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