SENTV : Sept manifestants ont été tués jeudi à Khartoum où des dizaines de milliers de Soudanais ont crié « le peuple veut la chute du général Abdel Fattah al-Burhane », l’auteur du putsch qui a plongé le pays dans la violence et une grave crise économique, rapporte l’Afp.
Si chaque semaine les Soudanais manifestent pour réclamer que le pouvoir soit rendu aux civils, jeudi est la journée la plus meurtrière depuis des mois et l’une de celle qui a le plus mobilisé.
Sept manifestants ont été abattus par les forces de sécurité, cinq au moins –dont un mineur– par des balles tirées « dans la poitrine », « la tête » ou « le dos », ont rapporté des médecins, dénonçant aussi des tirs de grenades lacrymogènes à l’intérieur d’hôpitaux.
Dès mercredi soir, alors que de petits cortèges appelaient ici et là les Soudanais à défiler, un jeune manifestant avait été tué d’une « balle dans la poitrine » à Khartoum, selon ces médecins.
Depuis octobre, mois où a été mené le putsch, 110 manifestants ont été tués et des milliers d’autres blessés par les forces de l’ordre qui, selon l’ONU tirent régulièrement à balles réelles sur la foule.
« Même si on doit tous mourir, les militaires ne nous gouverneront pas », scandait d’ailleurs jeudi la foule, tandis que le bloc civil des Forces pour la liberté et le changement (FLC) estimait que « comme prévu, les putschistes ont déchaîné leur violence ».