La présidente mauricienne Ameenah Gurib-Fakim, impliquée dans un scandale financier, a présenté samedi sa démission « dans l’intérêt national », quelques jours après avoir affirmé qu’elle refusait de quitter son poste, a annoncé son avocat.
La présidente Gurib-Fakim, seule femme chef d’État en Afrique, est sous forte pression depuis plus de deux semaines à la suite de révélation sur des achats personnels qu’elle a réalisé à l’aide d’une carte bancaire fournie par l’ONG Planet Earth Institute.
Scientifique et biologiste de renommée internationale, première femme à occuper la fonction honorifique de la présidence dans l’histoire de l’île Maurice, elle a reconnu les faits, tout en affirmant avoir utilisé la carte par « inadvertance », et avoir remboursé à PEI l’argent utilisé à titre personnel.
« La présidente a soumis sa démission dans l’intérêt national », a déclaré à la presse l’avocat Yousouf Mohamed, précisant qu’une lettre a été adressée à cet effet à la présidente de l’Assemblée nationale, et que la démission prendra effet le 23 mars.
Cette démission a été confirmée à l’AFP par une source travaillant au Bureau de la présidente mauricienne et souhaitant conserver l’anonymat.
La démission de Mme Gurib-Fakim met un terme au feuilleton politique qui agite cet archipel de l’océan Indien depuis la publication par le quotidien mauricien l’Express de documents bancaires démontrant que la présidente avait utilisé à des fins personnelles une carte bancaire remise par PEI.
Le montant des dépenses (bijoux, chaussures de marque…) s’élève à au moins 25.000 euros, selon le quotidien.
L’affaire fait aussi scandale car elle implique le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho, un homme d’affaires controversé qui finance PEI et qui depuis 2015 a tenté plusieurs fois d’investir à Maurice, selon l’Express, ce qui avait déjà déclenché des polémiques.
A la suite de ces révélations, le Premier ministre Pravind Jugnauth avait annoncé le 9 mars que la présidente démissionnerait de ses fonctions « peu après les célébrations du 50e anniversaire de l’indépendance », qui ont eu lieu lundi, et avant la rentrée parlementaire, le 27 mars.
Mais Mme Gurib-Fakim avait répliqué mercredi que, « n’ayant rien à se reprocher et pouvant apporter des preuves corroborantes », elle refusait de démissionner.
Samedi, l’avocat Yousouf Mohamed a assuré que la présidente est « soulagée » d’avoir finalement présenté sa démission, après les moments « difficiles » vécus ces dernières semaines.
Voaafrique avec AFP