Traçabilité des subventions agricoles : des experts dénoncent une mainmise des gros producteurs

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Des experts agricoles ont dénoncé cette semaine à Kaolack une mainmise des gros producteurs sur les subventions agricoles notamment dans la cession des intrants et semences. C’était en marge d’une table de concertations déconcentrées sur ladite problématique initié par le Programme d’accompagnement des initiatives de la société civile (PAISC) .

L’agriculture sénégalaise qui affiche une vitalité retrouvée, doit en partie cette performance aux soutiens divers octroyés par l’Etat du Sénégal qui octroie des subventions en amont et en aval de la production. Toutefois, dans le processus de soutien aux producteurs, divers détournements sont identifiés et les vrais acteurs ne recevraient que la portion congrue de cette manne financière de l’Etat.

Des disfonctionnements mis à nu par une étude d’Initiative Prospective Agricole Rurale (IPAR) de 2015 qui a été présentée lors de ses assises déconcentrées sur les perspectives d’amélioration des pratiques de subventions agricoles organisée par le Programme d’accompagnement des initiatives de la société civile (PAISC) ce mercredi à Kaolack.

« Cette rencontre cherche à promouvoir le dialogue multi acteur et à renforcer l’implication de la société publique dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques, notamment en matière de politique agricole ici au cœur du bassin arachidier. L’objectif est de proposer des pistes d’amélioration pour la pérennisation de la filière arachidière pour laquelle personne ne conteste son rôle central dans le développement économique et social au Sénégal », a justifié le coordonnateur du PAISC, Cheikh Tidiane Ly.

Ce cadre du ministère de l’Economie des Finances et du Plan a aussi rappelé les efforts immenses consentis par l’Etat pour soutenir les producteurs en amont par la nécessité d’une meilleure efficience dans l’utilisation de ces fonds publics qui devraient selon lui bénéficier en priorité aux producteurs agricoles.

Pour sa part, le Dr Athié de l’IPAR qui a présenté une présentation de l’étude faite par sa structure sur cette question, a informé que pour la prochaine campagne arachidière, la somme de 11,5 milliards est mobilisée pour des semences pour la production de la graine oléagineuse réparties en semences certifiées et écrémées destinées à accroitre les productions arachidières.

« Les subventions aux semences et à l’engrais ont contribué en partie à améliorer la productivité au Sénégal, même si cette performance est encore limitée pour diverses raisons que l’étude initiée par l’IPAR a permis de d’identifier de manière précise les disfonctionnement du système ».

L’expert citera entre autres une certaine disparité notée entre gros et petits producteurs, absence de transparence dans le système de distribution et la qualité médiocre des semences et engrais.

Des recommandations ont été formulées par les participants. C’est le cas de l’arrêt des subventions sur les semences « tout venant », l’analyse des performances des bénéficiaires de subventions, plus de rigueur dans l’octroi d’agréments aux opérateurs…

L’objectif général du PAISC, financé par l’Union Européenne (UE), est de contribuer à accompagner les mutations de la société civile dans l’approfondissement de la démocratie dans notre pays.

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