Serigne Mbacke Ndiaye se prononce sur l’affaire petro Tim, la rentrée scolaire, la mutinerie de reubeuss et le HCCT.

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serigne mbacke ndiayeEn conférence de presse ce samedi à Dakar, la Convergence Libérale et Patriotique de Sérigne Mbacké Ndiaye s’est prononcée sur les questions brûlantes de l’heure au Sénégal. Le leader de la CLP a aussi profité de cette occasion pour tacler l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye. Voici l’intégralité de ses propos.
SUR L’AFFAIRE PETROTIM
« Naturellement même si nous ne soulevons pas la question vous allez en parler. C’est le pétrole. Mais heureusement. Heureusement parce que vous nous avez suivi pendant la campagne à l’occasion du referendum. Nous avons dit partout où nous avons été. Partout nous l’avons dit. Faisons très attention parce que le Sénégal n’intéressait personne jusqu’à présent. En tout cas très peu de puissances. Le Sénégal intéressait les puissances pour des raisons géopolitiques. Mais aujourd’hui c’est pour des raisons économiques. Et donc depuis le referendum nous avons dit partout faisons attention parce que le pétrole brûle. Partout où il y a pétrole il y a danger. Le pétrole brûle, le gaz explose. Ah oui oui oui. Le pétrole vous mettez votre doigt vous vous brûlez, le gaz vous le mettez ici ça explose, tout le monde meurt. Nous avions toujours dit faisons attention. Et comme nous l’avions prévu, c’est en train d’arriver. Parce que, c’est vrai il n’y a pas de violence physique, mais il y a aujourd’hui une violence verbale, des invectives, qu’il faudrait à notre avis arrêter. Il faut arrêter ce comportement-là. Nous pensons que quand un Sénégalais constate des faits qu’il ne comprend pas, il a le droit de soulever le problème. N’importe qui a le droit de le faire. La personne, quelle qu’elle soit, concernée, a l’obligation de donner des explications. Si moi aujourd’hui je constate que Monsieur X ou Monsieur Y a détourné les deniers de notre pays, a fait des malversations, je n’ai pas besoin de l’insulter, je vais saisir le procureur. Une information est ouverte et la décision est prise. Et aujourd’hui je pense qu’il est heureux de constater que lors du dernier conseil des ministres, le président de la république a annoncé une mesure importante en mettant sur pied une structure chargée de veiller sur l’exploitation du pétrole et du gaz. Vous vous en souvenez également je pense que c’était à l’occasion de la Tabaski, le frère Idrissa Seck en avait parlé. Est-ce que c’est la raison pour laquelle le président en a pris la décision ou pas, c’est pas important. Ce qui est important pour nous, c’est qu’une décision a été prise par le président de la république. D’autres en avaient parlé avant et c’est important. Nous constatons qu’aujourd’hui simplement que cette décision prise par le président de la république, si notre souci est, et est uniquement la sauvegarde des intérêts de notre pays, je pense que cette question est définitivement réglée. Il ne sert donc à rien de continuer à nous insulter pour des questions qui n’en valent pas la peine. Et j’ai suivi la chronique de Pape Alé Niang, je pense du 28 septembre dernier sur son site. C’est vrai il y a beaucoup de questions sur lesquelles je ne suis pas très souvent d’accord avec lui, mais j’ai été émerveillé par le ton, le sens de la responsabilité. Quand il dit Abdou Diouf était là, on nous avait accusés d’être contre lui. Abdoulaye Wade, on nous avait accusés d’être contre Wade. Macky Sall aujourd’hui on nous accuse d’être contre lui. Cela veut dire que nous ne sommes ni pour ni contre. Nous sommes pour le Sénégal. Et il est revenu sur certaines questions en disant voilà les questions qui ont été évoquées. Qu’on nous donne uniquement des réponses. Je pense que, de mon point de vue, c’est cette posture qu’il faudrait avoir sur toutes les questions d’intérêt national. Maintenant si on veut, à travers une question quelconque, chercher à déstabiliser un système, chercher à déstabiliser un président que les Sénégalais se sont librement choisi, ça c’est une autre paire de manche. Si tel est le cas, ceux qui tentent de le faire trouveront sur leur chemin ceux qui sont les partisans du président de la république dont nous-mêmes. Il faut qu’on soit très clair. Si le combat maintenant c’est dans le sens de la défense des intérêts de la république, nous sommes preneurs et nous sommes pour. Mais si l’objectif est de viser le président de la république, la destitution ou la déstabilisation du régime, nous sommes là pour y faire face avec tous ceux qui y croient. Et je sais qu’ils sont nombreux. Les dernières consultations ont montré qu’ils sont nombreux dans ce pays-là. Comme nous l’avons toujours dit nous voulons la paix nous voulons la sérénité dans ce pays. Que chacun fasse ce qu’il a à faire, mais personne ne peut choisir un président à la place des Sénégalais. L’élection n’est pas loin on a les législatives, on aura l’élection présidentielle et les Sénégalais décideront de qui doit être quoi dans ce pays-là. C’est ça encore une fois un appel que nous lançons à la classe politique d’abord, mais également à tous les autres Sénégalais. Il faut que nous comprenions que nous avons choisi d’être des hommes politiques, donc nous voulons être des responsables, nous voulons être des dirigeants. Celui qui veut être un dirigeant doit d’abord être un modèle. Ça ne va pas être celui qui insulte le plus. Celui qui tape sur tout ce qui bouge. Et j’ai l’habitude de dire à mes amis que j’ai jamais entendu au Sénégal les Sénégalais dire nous allons votons pour un tel parce qu’il sait insulter ou qu’il passe tout son temps à se bagarrer. Les gens disent plutôt nous allons voter pour lui parce qu’il est bien éduqué, il est respectueux, son discours est cohérent ainsi de suite. Voilà les raisons pour lesquelles les gens votent. Et puis ce qui est inacceptable, et cela est valable pour moi et pour tous les autres. Tu ne peux pas être dans un régime, quand tu es dans un régime tout est bon. Le président est le meilleur, le plan Sénégal émergent est bon, le ceci, le cela et dès qu’on vous sort du système le lendemain vous vous mettez à insulter. Tout est mauvais. Même les décrets que vous avez signés et contresignés vous dites que c’est mauvais. Il faut respecter les Sénégalais. C’est pourquoi d’ailleurs j’ai dit amicalement à mes amis que s’il y a quelqu’un que je prends très au sérieux au niveau de l’opposition, il y en a d’autres peut être mais moi en tout cas, c’est uniquement Malick Gakou, en toute franchise. C’est l’un des rares ministres, pour ne pas dire le seul, qui a eu à dire je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe dans mon gouvernement, je m’en vais. Il a rendu le tablier il est parti. Au moins celui-là s’il me dit je ne suis pas d’accord avec le gouvernement je peux l’accepter. Mais celui qui était là avec Macky dans le gouvernement, qui était le matin avec Macky, Macky est le plus beau, il est le meilleur, parce qu’un jour on a pris un décret pour te sortir du gouvernement tout est subitement mauvais. Il faut que nous apprenions à respecter les Sénégalais et à nous respecter nous-mêmes d’abord ».
SUR LA MUTINERIE DE REUBEUSS
« Ce qui s’est passé au niveau des prisons est un scandale. On l’a dit avant moi. D’autres l’ont dit mieux et plus fort que moi. Je peux en parler pour l’avoir vécu moi-même. Je raconte souvent que je n’oublierais jamais de ma vie ma première nuit passée en prison. Dans une chambre où j’ai trouvé plus de 90 personnes, pratiquement les uns sur les autres. J’ai dû mon salut à un jeune dont le grand frère était mon promotionnaire, et qui est décédé malheureusement, et ce jeune était chef de chambre. Quand je suis arrivé il m’a dit c’est pas grand Serigne celui-là ? Il m’a demandé de le suivre et a descendu quelqu’un de son lit pour que je puisse au moins dormir. Donc je sais de quoi je parle. Les gens vivent des conditions inhumaines dans des prisons. Nous profitons de cette occasion pour présenter nos condoléances à la famille du détenu qui a malheureusement perdu la vie à Reubeuss. Et nous disons « plus jamais ça ». Maintenant plus jamais ça, l’initiative doit venir du gouvernement qui doit prendre toutes les initiatives, c’est vrai, pour réprimer quand il le faut, mais également pour réprimer dans les conditions humaines. Il y a des choses qu’on ne peut pas concevoir. J’ai l’habitude de dire que quand vous allez à l’hôpital, le chirurgien pour un oui ou pour un non il vous ouvre le ventre, il vous opère et à un certain moment il prend son sandwich et après il continue son travail. Parce qu’il a l’habitude de le faire et pour lui c’est rien. Or vous qui assistez à la scène vous rentrez chez vous, même le soir vous avez du mal à dîner. C’est comme le tribunal, que ce soit le procureur ou le juge, envoyer quelqu’un en mandat de dépôt, mais c’est rien du tout pour lui. C’est comme un maître d’école qui gifle un élève, c’est banal. Mais celui qui va en prison c’est pas banal pour lui. Donc il appartient aujourd’hui au gouvernement de prendre toutes les mesures idoines pour que ça ne soit pas un feu de paille. Qu’on en parle aujourd’hui ou demain, manifestations par ci et par là après on oublie et ça continue. Je me rappelle des premières enquêtes menées dans des prisons et c’était l’œuvre de Mme Marie Angélique Savané qui avait à l’époque une publication qui s’appelait « Famille & Développement » et qui n’existe plus maintenant. Mais quand tu lisais cette étude-là, et comment dans des prisons les garçons devenaient des homosexuels, mais c’est inimaginable. Donc nous regrettons, nous présentons nos condoléances, nous insistons auprès du gouvernement pour dire « plus jamais ça ». Et je pense que de ce point de vue là tout le monde a un rôle à jouer. Il ne s’agit pas d’en faire de la récupération politique. Il ne s’agit pas de cela. Mais il s’agit de prendre des mesures idoines pour que cela cesse ».
SUR LA RENTREE SCOLAIRE QUI POINTE A L’HORIZON
« Ce qui pointe à l’horizon c’est la rentrée scolaire. Nous insistons et nous appelons tous à la sérénité pour que les uns et les autres puissent au moins avoir une idée en tête, c’est l’intérêt de l’école Sénégalaise, et uniquement cela. Parce que de toute façon un pays où tout est parfait n’existe pas. Un pays où toutes les revendications des enseignants ou des travailleurs de manière générale, sont entièrement prises en charge n’existe pas. Mais c’est vrai aussi qu’il y a un minimum. Quand on prend des engagements on doit les respecter. Il faut respecter sa signature. Mais il ne faudrait pas également demander l’impossible. Et c’est la raison pour laquelle d’ailleurs nous saluons l’excellent travail qui est en train d’être fait par le Comité du Dialogue Social, dirigé par Mme Innocence Ntap qui, tant bien que mal et quelles que soient les difficultés, tente de rapprocher les positions et de permettre aux uns et aux autres de discuter et d’éviter de faire de l’école Sénégalaise une affaire de personne. Je pense que de ce point de vue c’est tout ce qu’on peut dire pour le moment ».
SUR LE HAUT CONSEIL DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
« Sur le HCCT, vous nous avez suivis à l’occasion de notre congrès, en ce moment nous n’avions pas encore certaines positions du Président de la République. Nous avions dit, et cela avait été couvert par la presse, que nous étions pour le HCCT, comme nous étions pour le Sénat qui a été dissout. Mais nous avions deux réserves par rapport au haut conseil.
Premièrement, nous ne sommes pas d’accord que les membres du HCCT soient traités comme les députés à l’assemblée nationale, parce que nous sommes contre les salaires des députés. Donc pour le HCCT nous avions dit pas de salaires, mais des indemnités. Et il est heureux de constater aujourd’hui que le décret du président de la république va dans ce sens-là. Donc sur ce plan-là au moins nous sommes satisfaits.
Et il nous restait un autre point sur lequel nous n’avons malheureusement pas été suivi, c’est le nombre de hauts conseillers cooptés par le président. Nous avions estimé et nous continuons encore d’estimer que c’est trop. Sur 150, coopter les 70 quand même nous estimons que c’est excessif. Maintenant ce qui est fait est fait mais au moins sur l’autre question, vraiment nous marquons notre approbation et notre satisfaction pour constater que le président est allé dans le sens que nous avions proposé ».

 

Irama SANE : Dakarmedias.com

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