Le président Emmanuel Macron a reçu ce mardi à l’Elysée le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman (MBS). La Syrie, le Yémen et les investissements saoudiens en France ont été au centre de la conférence de presse commune.
Le chef de l’Etat français a annoncé l’organisation d’une conférence humanitaire sur le Yémen sera organisée d’ici l’été à Paris. Sur la Syrie, La France annoncera «dans les prochains jours», sa décision quant à une éventuelle riposte militaire contre les «capacités» du régime syrien, a déclaré Emmanuel Macron.
Le président français a précisé que les « lignes rouges » fixées par la France en Syrie – l’accès à l’aide humanitaire et le recours à des armes chimiques – étaient « partagées » par d’autres pays et n’avaient « rien à voir » avec les discussions actuelles au Conseil de sécurité des Nations unies. « Dans ce cadre-là, nous allons poursuivre les échanges d’informations techniques et stratégiques avec nos partenaires, en particulier britanniques et américains, et dans les prochains jours nous annoncerons notre décision », a précisé le président français lors de la conférence de presse avec le prince héritier saoudien.
Si la France décide de frappes, celles-ci viseront les « capacités chimiques » du régime et en aucun cas ses « alliés » russe et iranien, a déclaré le président français Emmanuel Macron.
De son côté, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman a affirmé que son pays pourrait s’impliquer dans d’éventuelles frappes concertées contre le régime de Damas après une attaque chimique présumée samedi. « Si notre alliance avec nos partenaires l’exige, nous répondrons présents », a déclaré le prince héritier interrogé sur la possibilité que son pays se joigne à d’éventuelles frappes en Syrie.
« Nous allons organiser d’ici à l’été une conférence humanitaire sur le Yémen à Paris pour faire la clarté sur ce qui est fait et qui permettra de prendre de nouvelles initiatives humanitaires sur le Yémen », a déclaré Emmanuel Macron.
« La position de la France est claire : plein soutien à la sécurité de l’Arabie saoudite, condamnation de l’activité balistique venant des Houthis, volonté de trouver une solution politique au conflit et grande exigence humanitaire à l’égard
des populations civiles », a souligné le président Macron.
« Nous sommes attachés au respect du droit international humanitaire. Nous continuons à être très vigilants sur ce point » et « nous souhaitons que toute la clarté soit faite sur les inquiétudes qui viennent des ONG », a expliqué le président français.
Plusieurs ONG ont interpellé le président Macron pour lui demander de ne plus vendre d’armes françaises à l’Arabie Saoudite qui pourraient être utilisées au Yémen. Le conflit au Yémen oppose depuis plus de trois ans des forces progouvernementales, appuyées par la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, qui contrôlent la capitale Sanaa.