« La victoire du Bby en 2024 ne sera pas assurée par la seule candidature du Président Macky Sall… »
SENTV : D’emblée, il est à évacuer une considération objective. Le Benno Bokk Yakaar gagnera difficilement les élections présidentielles en 2024 avec un candidat autre que le candidat Macky Sall.
Pour raison, jusqu’à présent, aucune personne ne semble sortir du lot, dans le parti présidentiel, comme potentiel candidat du BBY alors que ceux de l’opposition sont connus.
Pour les alliés, c’est une autre problématique. Il y’a de bons profils. Seulement, il est impossible de compter sur l’APR, parti qui a le don de se saborder seul ou de saborder tous les plans posés par le chef de la coalition du BBY. Il ne faudrait s’en cacher pour le dire. Et, en coulisses, aussi bien les militants que les responsables le disent.
De façon ramassée, le BBY sera le principal adversaire du BBY en cas d’une candidature autre que celle de Macky Sall.
Les exemples qui démontrent cette thèse font foison.
- Les locales, en premier chef.
L’irrespect des directives du Président de la coalition ainsi que les listes parallèles ont permis au Yewwi-Askan-wi de gagner certaines communes et de s’y implanter durablement.
Ensuite, les législatives qui n’ont fait que confirmer les résultats des locales et ont fini de confirmer les résultats des locales et de mettre même en danger le PR.
Partons, en conséquence, du postulat de Macky Sall candidat en 2024 de la grande coalition BBY.
La candidature semble être évidente pour plusieurs raisons.
L’épine juridique faisant obstacle à la candidature du candidat Macky Sall a été contournée par trois vérités incontestables.
La première est relative à l’absence de disposition transitoire et réglant le sort définitif du premier mandat issu de l’article 27 nouveau de la constitution.
La deuxième vérité est relative à l’argumentaire du conseil constitutionnel dans sa décision n° 1-C-2016 du 12 février 2016.
Le conseil constitutionnel, dont ses décisions s’imposent à toutes les autorités administratives comme juridictionnelles, article 92 de la constitution du Sénégal, n’avait pas appliqué la réforme constitutionnelle sur le mandat en cours du Président Sall en 2016.
Mieux, le conseil constitutionnel, en son temps, avait répondu en disant que la nouvelle réforme n’avait d’emprise sur le mandat de 7 ans issu de l’article 27 ancien.
D’ailleurs, dans la constitution actuelle du Sénégal, aucune référence n’est faite au septennat effectué par le Président Sall, pour au minima, en préciser son sort.
La troisième vérité est relative aux argumentaires des opposants d’envergure que sont Ousmane Sonko et Barthélémy Diaz.
Eux deux, de façon péremptoire, ont validé la candidature du potentiel candidat Macky Sall jurant, pour le second nommé, de ne jamais descendre se battre pour cause de validation de la candidature du candidat Macky Sall.
En définitive, et sur le plan strictement juridique, cette candidature est évidente.
Sur le plan politique, ce qu’il faut comprendre et prendre en compte demeure la tournure des événements se succédant ces derniers jours.
Tous les actes posés, par ci par là, montrent très clairement la volonté affichée par les responsables de l’APR de faire de Macky Sall le candidat du BBY en 2024.
Les pontes de l’APR, tous indistinctement, ont justifié d’un maintien du Président Sall au pouvoir en 2024.
Les alliés ne sont pas en reste, orientant dans le même sens. Le socialiste Alioune Ndoye, aujourd’hui numéro 2 ou 3 du Parti Socialiste, a été explicite et direct. Il a souhaité insidieusement la candidature du Président Sall tout en rappelant son bilan incontestable.
L’exemple le plus édifiant et qui est sans équivoque reste la vente de cartes initiée par le Ministre Mbaye Ndiaye et qui a vu la participation, en premier chef, du Président de la République.
C’est la manifestation d’une APR en ordre de bataille, derrière Macky Sall, pour conserver jalousement le pouvoir.
Seulement ; et c’est la meilleure arme que dispose le BBY, son Excellence compte sur son bilan jugé reluisant.
Ce bilan que même peinent à détruire intellectuellement les opposants.
Le TER a fini de montrer ses preuves et le génie créateur du chef de l’Etat.
Le BRT sortira sous terres dans une perspective très proche soulageant les populations et répondant, comme le TER, à une innovation majeure et moderne en matière de transport des masses.
Le Ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a estimé la date de mise en circulation du BRT.
La prise en compte du pouvoir d’achat initiée par le chef de l’Etat himself.
- Autant d’exemples.
NB : il faut insister sur autre une vérité. Le chef de l’Etat, bien que se distinguant libéral, a adopté une politique très sociale.
Ainsi, est-il nécessaire de rappeler que le bilan du Président Sall, outre les infrastructures, est visible par la politique sociale initiée et appliquée par le gouvernement du Sénégal.
Tous ces arguments, en conséquence, plaident pour une candidature du Président Sall en 2024.
Tout au moins, ils battent en brèche les arguments contre la possibilité de candidature du Président Sall aux élections présidentielles de 2024..
Il faut rappeler, en ce sens, que l’argumentaire le plus usité par certains, et à juste titre, demeure le respect de la parole donnée.
Il appartiendra au Président de la République d’en tenir compte et de se déterminer le moment venu.
Aussi, est-il important de relever que la parole donnée ne saurait avoir valeur normative. Et, qu’en définitive, il appartient à celui qui l’a adressée d’en attribuer une valeur. Parce que simplement, le rappel étant pédagogique et nécessaire, la parole donnée ne saurait avoir valeur normative.
Cette règle est valable pour tous les politiques présents dans le landerneau politique.
Cela dit, ces arguments énoncés (candidature recevable – bilan élogieux – politique sociale) ne suffisent à faire réélire le candidat Macky Sall voulant briguer un second quinquennat, au premier tour.
En effet, la victoire du candidat Macky Sall au premier tour en 2024 est tributaire de l’éclatement du Yewwi-Askan Wi.
Par ailleurs ; et c’est très important, l’éclatement du YAW ne saurait découler d’une possible décision de justice défavorable à Ousmane Sonko, au cas où !
Pour raison, sans même la participation des messieurs Ousmane Sonko et Khalifa Sall, comme candidats aux élections législatives dernières, le YAW a été fort avec des résultats impressionnants et jamais obtenus par une coalition d’opposants.
De même, par la seule caution du YAW des maires impopulaires et calamiteux ont été élus.
Les exemples à la Patte d’oie, aux Parcelles, Guédiawaye et à Golf Sud, sont édifiants.
Il faut en conséquence démonter le YAW.
Pour ce faire, il faut imposer la bataille d’idées avec, à la clef, des arguments solides et intangibles.
C’est facile, somme toute.
Il faut exiger du YAW un programme politique autre que la délation, le dénigrement et les dénonciations, la majeure partie du temps, infondée.
En outre, il faut leur demander une clarification de leur conception du vocable ou concept système.
Il faut se rendre à l’évidence. Le YAW est un mélange d’antisystème et d’adeptes pour ne dire enfants du système. Dès lors, sa conception du mot système est fallacieuse, trompeuse et électoraliste.
Il faut ressortir les incohérences et contre-vérités dans beaucoup de discours de leurs leaders.
Il est urgent, de surcroît, de comprendre ceci :
Les leaders politiques mineurs du YAW ont compris comment surfer sur la vague du YAW.
Il est possible, par conséquent et ne en se focalisant que sur des personnes oubliant les causes infortunes à démonter, d’avoir un Président de la République comme Déthie Fall par exemple. L’ayant compris lui-même commence à travailler sur le terrain de l’international.
Pour rappel et pour crédibiliser le précédent argument, monsieur l’actuel Maire de Guédiawaye, dont l’élection à la tête de la municipalité a surpris négativement plus d’un, pouvait être Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal par accident. Rien qu’à l’idée, cela avait causé et justifié les pleurs certains militants du YAW, amoureux naturellement de leurs pays.
Il faut rappeler, pour leçon, que des concours de circonstances ont fait élire des personnes Président de la République alors qu’elles ne pensaient être candidates à ces élections au départ.
Le cas de François Hollande en 2012 est édifiant. Sans l’affaire DSK, il ne serait sans doute Président de la République de la France car il ne serait même candidat du Parti Socialiste français.
Macron, actuel Président de la République de la France, n’aurait été aussi facilement Président sans l’affaire des vestes de Fillon.
Un autre exemple. En 2012, Macky Sall aurait difficilement accédé au pouvoir s’il y’avait un Benno Siguil Sénégal unifié.
Ce même Macky Sall ne serait jamais Président si le Président Wade n’avait cherché à le liquider politiquement.
Encore que ces personnes citées sont des sommités dans le domaine politique. Elles toutes ont occupé, avant leur élection, des postes étatiques de prestige.
Tout cela, en définitive, pour dire de faire attention au retour du boomerang et de faire attention pour ne confier le Sénégal à une personne sortie de nulle part.
Aboubacry Thiam
Boubacar Mohamed SY