Macky Sall ne fait rien pour décoller cette étiquette Pro-française. Après le pétrole, le téléphone et le porte-monnaie, l’eau sera bientôt sous pavillon bleu blanc rouge. De sources sûres, le contrat d’affermage de la Sde sera refilé à l’entreprise hexagonale Suez.
Un coup de massue sur la tête du privé sénégalais qui détient 42,2 % des actions de l’actuel gestionnaire de la flotte.
La chasse en meute continue. Après avoir arrosé de grandes firmes françaises dans la banque, les télécoms ou encore le pétrole, Macky Sall s’apprête à irriguer la société française d’eau Suez. Il nous revient avec insistance que le contrat d’affermage de la Sénégalaise des eaux (Sde) ne sera pas reconduit comme cela se passer jadis. De grandes manœuvres sont en train d’être orchestrées pour refiler la nappe sénégalaise à cette entreprise française au détriment d’actionnaires sénégalais qui détiennent 42,2 % de la Sde à côté de la société panafricaine Eranove, actionnaire majoritaire. Un joli cadeau offert à Macron que Macky a visité vendredi, juste avant l’Ivoirien Alassane Ouattara, après avoir brouillé le signal de Kabirou Mbodje dans la vente de la licence de Tigo, finalement dans l’escarcelle de Free de Xavier Niel, gendre de Bernard Arnaud, plus grand patron français.
L’agitation des syndicalistes maisons et la réplique du ministère de l’Hydraulique pour doucher leur ardeur témoignent des enjeux qu’il y a dans l’entreprise en cette veille du contrat de la Sde. Alors qu’il renouvelait chaque fois le contrat de la Sde, l’Etat du Sénégal a cette fois-ci décidé d’ouvrir l’affaire à la concurrence internationale. Et des entreprises françaises ont décidé de compétir, Suez et Veolia. Cette dernière, qui s’est noyée au Gabon pour une population bien moins importante, se montre comme un candidat de diversion, selon certaines indiscrétions dans l’Etat. Lesquelles signalent que ce contrat aquatique est une affaire de gros sous qui va révéler tous ses secrets sous peu. En effet, selon certaines sources, les autorités se sont engagées à donner l’affaire à Suez. «Le schéma bien tracé. Les dés pipés d’avance. Et les populations verront le plan savamment orchestré pour éjecter des Sénégalais de la distribution de l’eau. On ne peut accepter qu’on donne tout aux Français. Un lobby est en train de saborder 20 ans de travail de la Sde. La société de patrimoine, la Sones, n’a pas fait son boulot. Et ces retards d’investissements vont être mis sur le dos du concessionnaire. D’ici peu, lorsqu’on sera en période de chaleur où la consommation d’eau atteindra son pic, certains quartiers n’auront pas d’eau et les Sénégalais vont s’attaquer à la Sde qui encaisse leur argent, parce qu’elles ne savent pas faire la différence entre société d’exploitation et celle de patrimoine», confie une source du ministère de l’Hydraulique. Laquelle souligne que l’Etat va profiter de cette grogne populaire pour faire une fuite en avant, dézinguer la société de flotte comme lors de l’incident de l’usine de Keur Momar Sarr et justifier la signature d’un contrat avec le français dont les filiales trempent souvent dans des affaires de corruption comme en Espagne. En effet, la société de patrimoine, qui a la charge de réaliser les infrastructures, a trainé les pieds au point que la demande sera bientôt insatiable sous peu pour susciter colère. Et lorsque l’opinion réclamera sanction, l’occasion sera inespérée pour finir le deal avant une décrue des factures plus tard pour rembourser tout cela.
En 2017, la Sde, qui se bat pour rester à flot, a réalisé un chiffre d’affaires de 103 milliards de francs Cfa dont 3,16 milliards de francs Cfa de bénéfice.
Seyni DIOP