Journées hebdomadaires de résistance nationale, actions d’information et de sensibilisation de masse, marches, tournées, des meetings et grands rassemblements citoyens sur le terrain. C’est la stratégie du Front démocratique et social pour la résistance nationale pour contrer la loi sur le parrainage votée jeudi dernier.
Après la première journée de résistance nationale du 19 avril 2018, l’opposition va continuer la lutte jusqu’à l’abrogation de la loi sur le parrainage. «Macky Sall n’a encore rien vu», lance Madièye Mbodj qui résume le plan d’action, le plan de guerre de l’opposition, contre la loi sur le parrainage qui a été voté jeudi dernier. «La lutte ne fait que commencer», déclare que de son côté Mamadou Lamine Dianté, le porte-parole du jour du Front démocratique et social pour la résistance nationale. «Un deuxième mandat, cela se mérite, cela ne se tripatouille pas ! Le temps de l’unité et de la lutte pied à pied est arrivé. Tout pour le front unique de lutte, démocratique et social», poursuit-il, ajoutant que cette lutte prendra plusieurs formes.
Déjà, aujourd’hui, à 15 heures, les députés de l’opposition vont déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. Après la juridiction politique, les parlementaires vont saisir la Cour suprême, la Cedeao et l’Union africaine.
A côté du combat judiciaire, l’opposition va conjointement dérouler son plan de guerre politique, sur le terrain. Ainsi, qu’elle va organiser régulièrement des journées hebdomadaires de résistance nationale, des actions d’information et de sensibilisation de masses, des marches, des tournées, des meetings et grands rassemblements citoyens sur le terrain, dans toutes les localités et à travers la diaspora, selon Mamadou Lamine Dianté qui met en garde les magistrats du Conseil constitutionnel. «D’ores et déjà, nous le disons haut et fort aux membres du Conseil constitutionnel, individuellement et collectivement : il n’est plus question que d’un côté, ils acceptent de se substituer au législateur comme par exemple lors des législatives de juillet 2017 à la demande de Macky Sall, et que d’un autre côté ils se déclarent systématiquement incompétents devant les saisines de l’opposition», prévient le porte-parole de l’opposition.
Les leaders de l’opposition affirment que la présidentielle de 2019 représente un énorme enjeu pour Macky Sall et son clan. «D’une part, éviter de rendre compte du pillage scandaleux et de la prédation éhontée de nos ressources nationales, d’autre part, continuer de faire main basse sur le pétrole, le gaz, le zircon, le foncier ou autres secteurs du patrimoine national, voilà pourquoi Macky Sall et son clan s’agrippent au pouvoir par tous les moyens», soutient le porte-parole du Front démocratique et social pour la résistance nationale.
Et d’après lui, il appartient alors aux forces populaires démocratiques et patriotiques de leur opposer une détermination supérieure et de leur dire : «halte là, le Sénégal ne vous appartient pas !». «Macky Sall et son clan ne pensent qu’à leurs poches ; ils sont devenus un danger manifeste pour la promotion de la démocratie, du développement solidaire, de la cohésion sociale et de la paix civile dans notre pays. Ils doivent dégager et cela, ce n’est pas une affaire de partis politiques, il en va du sort des générations actuelles et futures dans notre pays, c’est par conséquent la responsabilité du peuple sénégalais, tous segments confondus», martèle encore Dianté, ancien secrétaire général du Saemss et ancien coordonnateur du Grand cadre qui regroupe les syndicats d’enseignants les plus représentatifs.
L’opposition estime que le parrainage «version Macky Sall» se révèle à la fois, d’une part comme un instrument du «coup d’Etat électoral» qui se dessine, d’autre part comme une «grossière escroquerie politicienne». Le pouvoir justifie cette loi par la nécessité de réduire les dépenses liées à l’organisation des élections. Mais, l’opposition lui demande d’instaurer le bulletin unique.
Charles Gaiky DIENE