Nucléaire: la Corée du Nord fermera son site d’essais en mai, et devant témoins

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La Corée du Sud a confirmé, ce dimanche 29 avril 2018, que Kim Jong-un s’était engagé lors du sommet historique de vendredi à fermer le site d’essais nucléaires souterrains de Punggye-ri, utilisé jusqu’ici par son régime. Le maître de Pyongyang souhaiterait le faire dès le mois prochain, sous les yeux d’observateurs américains, sud-coréens, et de journalistes, selon Séoul.

Ce n’est toujours pas la concrétisation de l’engagement à la dénucléarisation, attendue par certains, mais c’est une confirmation : le numéro un nord-coréen entend bien démanteler le site d’essais nucléaires utilisé par son régime. Selon la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, Kim Jong-un a émis cette promesse formelle lors de sa rencontre avec Moon Jae-in, vendredi à Panmunjeom.

Dans ce village frontalier de la Zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne, lors d’un sommet historique, M. Kim a promis au président sud-coréen qu’il procéderait à cette fermeture en mai et qu’il allait « inviter des experts de Corée du Sud et des Etats-Unis ainsi que des journalistes pour révéler le processus à la communauté internationale de manière transparente », selon Séoul.

Notre correspondant dans la capitale sud-coréenne, Frédéric Ojardias, précise que Kim Jong-un a également réfuté, lors de sa conversation avec le président Moon Jae-in vendredi, les allégations selon lesquelles ce fameux site d’essais souterrains serait en réalité devenu inutilisable. Il a même révélé l’existence de deux autres tunnels d’essais, « en très bonne condition » selon lui.

Vendredi, les deux Corées se sont surtout engagées à poursuivre « l’objectif commun d’obtenir, au moyen d’une dénucléarisation totale, une péninsule coréenne non nucléaire ». Un vœu pieu pour certains, Pyongyang s’étant démené ces dernières années et ces derniers mois à poursuivre un programme nucléaire et balistique de nature militaire, dont les progrès sont jugé importants.

Peu avant la rencontre inter-coréenne, qui a défrayé la chronique, la Corée du Nord avait annoncé qu’elle suspendait tous ses essais nucléaires et ses tirs tests de missiles balistiques. Et les deux ennemis héréditaires, techniquement en guerre depuis 65 ans, se sont finalement engagés vendredi à établir une paix formelle, « permanente » et « solide », sur la péninsule coréenne.

La question d’une rencontre entre Trump et Kim sur toutes les lèvres

Manifestement décidé à convaincre son monde de sa sincérité selon Yoon Young-chan, porte-parole de la Maison bleue, le dirigeant nord-coréen a promis de ne pas mener d’action militaire contre la Corée du Sud à l’avenir. Pour Kim Jong-un, il faut d’ailleurs imaginer et mettre en place un mécanisme institutionnel permettant d’éviter toute escalade involontaire sur la péninsule de Corée.

M. Kim aurait déclaré, selon M. Yoon, que si Washington dialogue « régulièrement » avec son régime, les Américains « réaliseront qu’il n’est pas le genre de personne qui pourrait procéder à un tir de missile nucléaire contre le Sud, au-dessus du Pacifique ou en ciblant les Etats-Unis ». Il appelle à la construction d’une « relation de confiance » et à la « non-agression ».

Si les Etats-Unis « promettent de mettre fin à la guerre et de ne pas nous agresser », a fait savoir le dirigeant nordiste, « pourquoi garderions-nous des armes nucléaires qui rendent notre vie difficile ? » Et de préciser que Pyongyang allait changer son fuseau horaire de 30 minutes, pour que l’heure soit la même qu’à Séoul. Ce qui n’était plus le cas depuis 2015, à son initiative.

Reste à savoir si Kim Jong-un va rencontrer le président américain. Selon Donald Trump, un tel rendez-vous pourrait avoir lieu « dans les trois ou quatre prochaines semaines ». Le nouveau secrétaire d’Etat américain dit avoir eu « une bonne conversation » avec le maître de Pyongyang lors de sa visite secrète à Pyongyang le weekend de Pâques.

Selon Mike Pompeo, l’homme fort du régime des Kim « est prêt (…) à dresser une feuille de route qui nous aidera à parvenir » à la dénucléarisation. D’après CBS News, la rencontre pourrait se tenir en Mongolie ou à Singapour. Mais Donald Trump a prévenu que le rendez-vous pourrait tourner court, se gardant le droit d’y mettre fin. « Ce qui arrivera arrivera. Je peux y aller. Ça peut ne pas marcher. »

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