Le président du Nigeria a entamé une visite aux Etats-Unis. C’est la première visite officielle d’un chef d’Etat d’Afrique sub-saharienne. Les deux dirigeants ont eu un déjeuner de travail et se sont présentés à une conférence de presse commune.
Deux sujets étaient à l’ordre du jour de cette rencontre, l’économie et la lutte contre le terrorisme. Il s’agissait aussi de resserrer les liens avec l’Afrique, endommagés par l’insulte de Donald Trump en janvier dernier.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Avez-vous discuté du commentaire vulgaire du président ? », demande un journaliste à Mohammadu Buhari. Le président nigérian hésite, puis élude : « je ne suis pas sûr de la validité des articles à ce sujet, je ferais mieux de me taire. » Mais Donald Trump, lui, évacue simplement : « cette question n’a pas été discutée. » En janvier, le président américain avait qualifié les pays africains de « trous à merde », ce qui avait suscité de vives réactions sur le continent.
Autre impair plus récent de la Maison Blanche : l’annonce du limogeage du secrétaire d’Etat Rex Tillerson alors que celui-ci se trouvait justement au Nigeria. Il avait du coup écourté son voyage.
Le président américain préfère donc recentrer la conversation sur le commerce. Le locataire de la Maison Blanche veut augmenter les échanges avec le Nigeria, qui importe deux fois plus de produits chinois que de produits américains. « Nous voulons renforcer nos liens commerciaux avec l’Afrique, les Etats-Unis veulent être un partenaire économique de choix pour l’Afrique », lance-t-il, avant d’évoquer la vente récente de douze avions militaires au Nigeria pour un montant de 600 millions de dollars. L’accord de principe de cette vente avait été conclu par le président Obama mais la vente avait été bloquée en raison des préoccupations américaines sur les atteintes aux droits de l’homme dans le pays.
Donald Trump assure que des négociations sont par ailleurs en cours pour la vente d’hélicoptères et a espère même pouvoir exporter prochainement des produits agricoles américains au Nigeria.
La lutte contre le terrorisme, et notamment contre Boko Haram, était aussi au menu. Donald Trump adresse ses félicitations au président Buhari. « En Afrique, le Nigeria est à la tête du combat contre ces jihadistes », assure-t-il, avant de pondérer ses louanges en exprimant sa préoccupation au sujet des chrétiens persécutés au Nigeria : « vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour protéger immédiatement ces civils innocents », lance-t-il à son homologue. A qui il adresse enfin une requête particulière : obtenir le soutien de l’Afrique pour l’attribution de la Coupe du monde de football aux Etats-Unis en 2026.