L’affaire concernant la fraude au baccalauréat 2017 qui avaient conduit à des arrestations de plusieurs faussaires présumés a été évoquée hier, pour la première fois devant le Tribunal correctionnel de Dakar.
Seulement, les prévenus dont certains parmi eux se trouvent en cachot depuis juillet 2017, sont obligés d’entendre encore, pour connaître leur sort. Pour cause, le juge Magatte Diop a fait savoir que le dossier n’est pas en état d’être jugé. Sur ce, le tribunal a décidé de le renvoyer le procès jusqu’au 8 juin 2018, en audience spéciale. Même s’il n’y a pas eu procès, les avocats en ont profité pour demander la mise en liberté provisoire des personnes détenues. Pour ces défenseurs, c’est anormal de laisser certains vaquer à leurs préoccupations et maintenir d’autres dans les liens de détention. «Il n’y a plus risque de subornation de témoins. Tout le monde est innocent. Ces prévenus ont tous des garanties de liberté provisoire. Ils sont des Sénégalais même s’ils ont commis des erreurs. En plus, la majeure partie d’entre eux sont des jeunes. Soyez cléments en procédant à leur liberté provisoire, Messieurs les juges», a plaidé Me El Hadji Diouf, avocat de la défense. Pour Me Aboubacry Barro, leur demande de mise en liberté provisoire est fondée sur le droit. Parce que, soutient-il, certains des prévenus on bénéficié de la liberté provisoire et que le trouble à l’ordre public s’est apaisé. Du coup, en application de la nouvelle politique pénale, les autres doivent être mis dans cette même situation. «Ils sont régulièrement domiciliés. Il s’y ajoute que l’ordre public s’est fortement estompé. À partir de ce moment, il ne doit pas y avoir de poursuite outre mesure. Certains d’entre eux ont bénéficié de liberté provisoire. Ce qui fait qu’en application de la nouvelle politique pénale, il est plus judicieux de leur accorder la mise en liberté provisoire», recommande la robe noire. En conclusion, l’agent judiciaire de l’Etat et le substitut du procureur de la République se sont opposés à la requête formulée par la défense. Comme il fallait s’y attendre, le juge n’a eu d’autre choix de donner gain de cause au parquet et à l’Etat. Cela est pour éviter une longue détention avant procès aux prévenus car si le juge accorde la liberté provisoire, un appel du parquet allait maintenir les détenus en prison jusqu’à ce que la Chambre d’accusation tranche dans un délai de deux mois. C’est du moins ce qu’offre de constater la pratique judiciaire au Sénégal.
Salif KA (Stagiaire)