Ce n’est seulement pas le magistrat démissionnaire Ibrahima Hamidou Dème qui appelle le procureur de la République à s’autosaisir du scandale du Prodac impliquant le ministre du Tourisme.
La Plateforme Pencum Askan Wi, Assemblée du peuple invite également le Procureur Serigne Bassirou Guèye à s’autosaisir dans ce dossier. Abdourahmane Sow et ses camarades en ont fait l’annonce, hier au cours d’une conférence de presse qui a eu pour cadre la permanence nationale de la Convergence nationale Bokk Gis Gis. «Dans cette affaire impliquant une personnalité de la République, les institutions doivent faire leur travail. La justice doit faire son travail parce que pour des dossiers moins intéressants, ils ont été prompts à convoquer les concernés», a souligné le coordonnateur de ladite plateforme qui estime qu’avec ce dossier les magistrats ont une belle occasion de montrer que la justice est indépendante. Par la même occasion, Abdouramane Sow et ses partisans ont appelé le Président Macky Sall à situer les responsabilités pour que la lumière jaillisse dans ce dossier où plus de 29 milliards du contribuable se sont évaporés.
Sur un tout autre registre, ils ont abordé la question portant sur la concertation nationale. Et c’est pour déplorer la «mascarade» qui a entouré ces concertations ouvertes la semaine dernière par le Président Sall au Cicad. En lieu et place d’une concertation, ils ont appelé à la mise sur pied d’un Conseil national ou d’un cadre hybride qui regroupe toutes les parties (pouvoir, opposition, société civile) pour la gestion des ressources minières, gazières et pétrolières. Dans la même veine, le Cos/M23 et ses collaborateurs de Pencum Askan Wi considèrent le dialogue sur les ressources naturelles «plus que logique, du point de vue des opportunités socioéconomiques qu’elles pourraient valoir aux Sénégalais». Cependant, ils ont exigé plus de transparence et de bonne gouvernance dans ce secteur. Pour cela il va falloir rendre compte de l’utilisation des recettes issues du secteur minier et de leur exacte destination. «Veiller à l’application de la loi sur les rapports produits par les organes de contrôle, mettant en cause la gestion de nos finances par des administrateurs de fonds, pour ainsi combattre l’impunité de certains acteurs politiques», ont-ils appelé.
En ce qui concerne le processus électoral marqué par le passage en force de la loi portant sur le parrainage, ils ont tiré la sonnette d’alarme, soutenant que «ce processus risque d’installer un conflit sans merci dans le pays, du fait de désaccord entre le pouvoir et l’opposition». Abdourahmane Sow et ses camardes ont par la même occasion appelé les autorités à poser le débat sur la problématique des mandats du président de la République et l’éligibilité des certaines candidatures prétendues. Ils ont, à ce titre, recommandé au président de la République de prendre toutes les mesures nécessaires pour apaiser le climat et prémunir la sécurité et la stabilité du pays. Aussi, ils ont appelé le Président Sall à prendre en compte les récriminations de l’opposition et de prendre des mesures qui garantissent la démocratie et le droit par un dialogue inclusif et sincère.
Magib GAYE