SENTV : A vingt-quatre heures d’intervalle, deux nouvelles attaques ont endeuillé le nord du Bénin. Lundi 1er mai, vers 23 heures, la première s’est déroulée dans le village de Kaobagou (commune de Kérou, département de l’Atacora).
Selon plusieurs sources, des individus armés non identifiés ont fait irruption dans une ferme à une vingtaine de kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. Une centaine d’hommes sont arrivés, en grande partie sur des motos, et se sont scindés en plusieurs petits groupes, a indiqué au Monde une source locale. Quinze villageois ont été égorgés. Un des corps ayant été piégé avec une bombe artisanale, deux autres personnes ont trouvé la mort. »
Une dizaine de villageois sont également portés disparu. « Ce sont tous de jeunes hommes, assure cette même source. Ont-ils été kidnappés ? Personne ne sait. » Les rafles dans des villages souvent isolés permettent aux groupes armés d’enrôler de nouveaux combattants ou d’obtenir des informations sur les futures zones ciblées. Des clichés, que Le Monde n’a pas pu authentifier, montrent quatre corps d’hommes égorgés, dont un avec les mains entravées dans le dos. « Avait-on vraiment besoin de cette barbarie ? Au nom de quoi ? », s’est indigné sur sa page Facebook Kamel Ouassagari, député d’opposition (Les Démocrates), originaire de Kérou : « Il n’existe pas de mots capables de soulager une telle douleur. »
Les autorités béninoises communiquent rarement sur les attaques qui touchent la partie septentrionale du pays. Jeudi 4 mai, elles ont toutefois fait savoir qu’elles demandaient l’ouverture d’une enquête. Au lendemain de l’offensive à Kaobagou, trois autres personnes ont été égorgées et une quatrième a été enlevée dans le village de Guimbagou (commune de Banikoara, département de l’Alibori). Selon plusieurs témoignages, des familles chercheraient désormais à fuir la zone, où l’armée a été déployée pour procéder à des ratissages.