SENTV : Le leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, a été condamné à deux ans de prison ferme, les accusations de viol portées par Adji Sarr ayant été requalifiées en corruption de la jeunesse. La jeune masseuse a essuyé une grande déception, tandis que des avis contradictoires persistent sur la possibilité de poursuites futures pour diffamation contre elle.
Adji Sarr, qui a vu son nom associé à cette affaire controversée, a vu ses accusations de viols répétés et de menaces de mort contre Sonko réduites à une condamnation pour corruption de la jeunesse. Ses réactions, entre larmes de joie et déception, ont été observées alors qu’elle était accompagnée de ses conseils juridiques. Selon son avocat, Me El Hadji Diouf, la sentence semble insuffisante; ils auraient souhaité une condamnation plus sévère pour Sonko.
L’activiste Suisso-camerounaise, Nathalie Yamb, a exprimé son espoir que Sonko intente une action contre Sarr. « J’espère que les avocats d’Ousmane Sonko vont poursuivre Adji Sarr et ses donneurs d’ordre pour diffamation, accusations mensongères et assassinat de caractère, » a-t-elle déclaré, ajoutant : « J’espère que les organisations féministes vont poursuivre et/ou publiquement condamner Adji Sarr pour avoir porté un préjudice énorme à toutes ces femmes qui sont vraiment victimes de viol. »
Me Ousmane Thiam, avocat à la Cour, a cependant remis en question cette possibilité : « La dénonciation calomnieuse n’est possible que lorsqu’il s’agit de citation directe…Dans ce cas, c’est le Procureur qui poursuit et non Adji Sarr…Donc, Sonko ne peut pas poursuivre Adji Sarr pour diffamation ou dénonciation calomnieuse, parce que ce n’est pas Adji Sarr qui a déclenché l’action publique. »
En revanche, Pr Ndiack Fall, professeur de Droit pénal, a affirmé que Sonko pourrait effectivement intenter une action en dénonciation calomnieuse contre Sarr, compte tenu de la décision du tribunal de rejeter les accusations de viol et de menaces de mort. Cette perspective reste à discuter par l’équipe juridique de Sonko.
Selon le Code pénal sénégalais, la diffamation est définie comme toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne à laquelle le fait est imputé.
La dénonciation calomnieuse, quant à elle, se produit lorsqu’une personne accuse sciemment une autre d’avoir commis une infraction dont elle sait qu’elle est innocente.
Adji Sarr, si elle est reconnue coupable de diffamation ou de dénonciation calomnieuse, risque potentiellement des peines de prison et des amendes substantielles en vertu du droit sénégalais.