L’ancien secrétaire général de l’ONU, Prix Nobel de la paix en 2001 pour son action humanitaire, est décédé en Suisse à l’âge de 80 ans. Il a été le premier Africain noir à diriger les Nations unies, avec deux mandats, de 1997 à 2006.
Kofi Annan, de nationalité ghanéenne, a ensuite été envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie. Il s’est évertué à trouver une solution pacifique au conflit ayant fait des milliers de morts dans ce pays depuis 2011.
Désigné par les pays de la Ligue arabe pour mener cette mission, M. Annan a démissionné au bout de cinq mois, accusant les grandes puissances d’avoir, par leurs dissensions, transformé sa médiation en « mission impossible ».
Syrie : opération militaire contre Damas
« C’est avec une immense tristesse que la famille Annan et la Fondation Kofi-Annan annoncent que Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du Nobel de la paix, est décédé paisiblement samedi 18 août après une courte maladie », a déclaré sa fondation dans un communiqué.
Les responsables de cette organisation humanitaire portant son nom rendent hommage à « un homme d’État mondial et un internationaliste profondément engagé, qui s’est battu toute sa vie pour un monde plus juste et plus pacifique ».
« Partout où il y avait des souffrances ou des besoins, il a touché beaucoup de gens avec sa profonde compassion et son empathie. Il a fait passer les autres en premier, rayonnant de gentillesse (…) dans tout ce qu’il faisait », ajoute la Fondation Kofi-Annan.
Cette vedette de la diplomatie mondiale a consacré quarante ans de sa vie professionnelle aux Nations unies. Il a été le premier secrétaire général à être issu de l’organisation.
Kofi Annan a dirigé les ressources humaines de l’ONU, puis les affaires budgétaires, avant de chapeauter à partir de 1993 le maintien de la paix et d’être propulsé quatre ans plus tard à la tête de l’ONU.
Durant son premier mandat de secrétaire général des Nations unies, l’organisation a été secouée par de vives tensions diplomatiques sur l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis d’Amérique, que M. Annan a qualifiée d' »illégale ».
Son désaccord avec Washington sur la question irakienne était l’une des preuves de son indépendance vis-à-vis des grandes puissances.
L’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué sa « force qui guidait vers le bien », affirmant que « Kofi Annan incarnait à bien des égards les Nations unies ».
Diplomate de carrière, M. Annan a contribué à rendre l’ONU plus présente sur la scène internationale pendant ses deux mandats.
Les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), assignés aux Etats membres de l’ONU sur la pauvreté et la mortalité infantile notamment, font partie de son bilan à la direction de l’organisation.
En plus de la fondation portant son nom et consacrée au développement durable et à la paix, Kofi Annan faisait partie du groupe des « Elders » – « les anciens » ou « les sages ») – créé par Nelson Mandela (1918-2013) pour promouvoir la paix et les droits de l’homme.