Lamine Thiobane, Vice Président de la Cause ; Chargé de la communication « On ne pourra jamais éradiquer la mendicité, mais la réduire reste possible »
Le Sénégal a célébré, à l’instar de la communauté internationale la journée de la canne blanche. Cette manifestation qui en est à la 6ème édition a été pour la Convergence des Aveugles pour l’Unité la Solidarité et l’Entraide (CAUSE), une bonne occasion pour rappeler à l’Etat de ne pas considérer la mendicité comme un délit. Pour Lamine Thiobane, Vice Président de la Cause et Chargé de la communication, « avant d’interdire la mendicité, l’Etat devrait plutôt former les aveugles et leur trouver un emploi. Sinon, la mendicité reste leur seule possibilité pour survivre ».
Au Sénégal, il y a 400.000 personnes aveugles. La journée du 15 octobre, instituée par les Nations Unies en 1969, leur est dédiée en célébrant la canne blanche qui a une grande importance pour les aveugles. Le thème, « réduire la mendicité par des moyens humanistes et réalistes », renseigne sur le désir pour les aveugles de trouver une solution à la mendicité. « Il ya deux à trois mois, pour interdire la mendicité, il y a eu un rapt généralisé d’enfants talibés et ensuite de personnes handicapées par l’Etat. Et donc, s’il veut réduire la mendicité, il faut qu’il fasse des propositions de grands projets générateurs de revenus aux personnes handicapées et aux aveugles. Mais, cela passe par la formation et en exigeant aux entreprises leur recrutement dans le cadre de la rse (responsabilité sociétale d’entreprise)», propose le chargé de la communication de la CAUSE. Mieux, ajoute-il, « nous demandons que l’Etat signe tous les décrets relatifs à la Loi d’Orientation Sociale surtout celui relatif aux fonds d’insertions des personnes handicapées. L’existant de fonds doit être réalisé dans les plus brefs délais pour une grande participation à la réduction de la mendicité ». Dans tous les pays au monde, même chez les plus développés, ce phénomène de la mendicité existe, encore moins dans les pays pauvres. Mais, malheureusement, le délit de la mendicité est considéré comme un délit de délinquant. Et donc, au niveau des structures faitières, nous luttons contre sa dépénalisation. Autant on parle de déprisonnalisation de délit de la presse, autant chez les aveugles, on veut que la mendicité soit dépénalisée », plaide Lamine Thiobane, vice président de la Cause.
Youssouf NDIONGUE La Rédaction SENTV.info