SENTV : Le cancer du col de l’utérus tue beaucoup plus que le cancer du sein. Le cancer du sein étant le deuxième en termes de prévalence et de mortalité. « Mille huit cents nouveaux cas, 951 décès par an, c’est énorme. Et nous avons constaté que cela touche des femmes de plus en plus jeunes », s’est désolée la docteur Fatma Guenoune, présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (LISCA).
S’exprimant en marge de la cérémonie de lancement des activités d’Octobre Rose, elle estime qu’il faut « apprendre aux femmes comment faire l’auto-examen des seins à partir de 40 ans. Elles doivent pouvoir bénéficier d’une mammographie, le dépistage tous les deux ans. Parce que cet examen est une radiographie du sein qui permet de voir les tumeurs de très petite taille ».
Si ces tumeurs sont détectées, la femme n’a même pas besoin de faire de la chimiothérapie qui altère son organisme. Elle n’a pas besoin d’être amputée de son sein. « Nous avons lancé cette campagne depuis 2010 pour ne plus voir des stades 4. Je pense que les femmes qui habitent à Dakar et les environs peuvent venir à la LISCA, même en dehors d’Octobre Rose pour qu’on puisse les prendre en charge et faire une mammographie-diagnostic », dit-elle.
Pour cette année, ajoute Mme Guenoune, « nous allons subventionner 2 000 bons, nous allons examiner 10 000 femmes et si nous trouvons des lésions, nous leur offrons gratuitement le bon de mammographie et nous allons les accompagner dans le diagnostic ». Il s’agit d’un moment de sensibilisation pour pouvoir impacter beaucoup plus la population féminine.
« Nous faisons appel aux femmes qui ont 40 ans et plus à venir se dépister. Parce que si le cancer est vu tôt, il peut être guéri dans 90 % des cas. Nous ne cessons de sensibiliser depuis sur les méfaits de ce cancer et on voit des cas à des stades très avancés, malheureusement, et c’est ce que nous ne voulons pas ».
Elle précise que le dépistage, ce n’est pas pour consulter des femmes ; c’est pour examiner les femmes qui ne sentent rien.