Nouveau front de l’opposition sans PDS et Taxawu : « Fit », la coalition du paradoxe?

0

SENTV : En début septembre 2021, Yewwi Askan Wi voyait le jour avec la contribution de plusieurs partis politiques et mouvements. L’objectif ultime était clair: « combattre le régime de Macky Sall et se hisser au pouvoir en 2024 ». En mettant en place la coalition Yewwi Askan Wi, ces forces politiques parmi lesquelles on reconnaissait, le Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, ou encore le PUR du guide spirituel Serigne Moustapha SY Al Makhtoum, devrait se « retrousser les manches » et trouver la bonne formule avec l’approche des élections locales de janvier 2022. Ainsi, il était retenu de créer une dynamique de compagnonnage autour d’une charte.

Dans ce document consensuel, il était convenu de présenter une liste unique dans chaque commune, ville et département du Sénégal pour les élections locales du 23 janvier 2022 et que chaque parti ou mouvement signataire s’abstienne de présenter ou de soutenir une liste concurrente à celle de la Coalition Yewwi Askan Wi. Parallèlement, il fallait mettre tout en œuvre pour remporter ces élections locales et ériger les collectivités territorlales en de véritables pôles de développement local au service des populations. Pour les élections législatives, il fallait toujours poursuivre la dynamique unitaire afin de redorer l’image de l’Assemblée nationale en restaurant ses véritables fonctions de législateur, de contrôle de l’action du gouvernement et d’évaluation des politiques publiques. D’ailleurs, il faudra bien le remarquer, les débats à l’Assemblée nationale ont pris une autre tournure à laquelle il faut s’en féliciter même si des actes posés par certains parlementaires sont à regretter.

Enfin, pour l’élection présidentielle de 2024,  il fallait poursuivre cette collaboration jusqu’a l’élection présidentielle de 2024. Notamment par la supervision de l’ensemble du processus électoral et par l’engagement de soutenir, le cas échéant, le candidat du Parti ou mouvement membre de la Coalition Yewwi Askan Wi qui serait qualifié pour le second tour, sous réserve de l’élaboration préalable d’un programme minimal commun. Mais cet espoir n’a été que de courte durée car, la plus grande coalition de l’opposition a subi des fragmentations en son sein notamment avec cette tension entretenue par Taxawu Sénégal et Pastef qui a eu, comme élément déclencheur, « l’appel au dialogue du chef de l’Etat ». « Une main tendue » du président de la République qui a été acceptée par Khalifa Sall mais rejetée par Ousmane Sonko. Mais il faut signaler que même avec cette tension, la mise en place de la grande coalition Yewwi Askan Wi n’avait pas enregistré la participation de partis historiquement connus. Il s’agit du Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade qui avait d’ailleurs, déploré dans un communiqué « plusieurs jeux dans l’ombre ainsi que des subterfuges qui plombent toute initiative de cette nature ». Mais également  Mamadou Diop Decroix, leader du parti AJ PADS, qui avait même rejeté l’appel, notant ainsi des manquements et non respect de préalables. la Convergence Bokk Gis Gis, le CRD, le Congrès de la renaissance démocratique étaient également absents.

« Fit », le défi de l’unité

Comme on peut le voir, la nécessité de mettre les forces en synergie est d’une importance capitale pour cette nouvelle entité « Fit » qui veut faire tomber Macky Sall et son candidat, Amadou Bâ.

Yewwi a traversé des difficultés dans la gestion de sa force politique. Maintenant on assiste à un processus de regroupement des forces politiques à quatre mois de l’élection présidentielle.  En effet, quand on parle de coalition on fait bien allusion à la capacité de regrouper le maximum. Mais en n’intégrant pas le PDS ou encore Taxawu Sénégal ( qui pour rappel, sont des forces de l’opposition), comment peut-on arriver à la réalisation de l’inclusion et de la transparence? Mystère et boule de gomme.

Le politologue, Mr Mamadou Albert Sy, fera même remarquer que cette option qui exclut des forces politiques ne fera que freiner cette dynamique unitaire dans l’opposition. « Il y’a la dimension de l’inclusion. Une plateforme qui devrait dépasser toutes les coalitions que sont Yewwi, Wallu etc…. Mais le paradoxe, cette coalition a déjà exclu des partis alors que l’objectif, c’est d’inclure toutes les forces qui se réclament de l’opposition » nous signifie le spécialiste en questions politiques.

En effet, là où la coalition Yewwi Askan Wi et la plateforme F24 ont peiné à réussir cette unité, le nouveau front devrait, pour sa part, être l’exception. Yewwi Askan Wi après la razzia lors des locales et le « break » aux élections législatives, l’atteinte des objectifs vers la présidentielle semble compromise (situation de Ousmane Sonko et l’exclusion de Khalifa Sall). Quant au F24, depuis la décision du Président Macky Sall de ne pas se présenter à l’élection présidentielle, il semble être en panne d’inspiration pour mobiliser et faire des rassemblements ( même si au passage, il ne faut pas exclure les interdictions de l’autorité préfectorale).

Face à Benno ( qui a aussi ses tares liées à l’unité) , la nouvelle plateforme « Fit » a du fil à retordre.

Avec Dakaractu

- Advertisement -

commentaires
Loading...