La vie politique au Sénégal : barbes, moustaches et calvitie

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Depuis un certain temps, on assiste à un débat politique qui se déroule comme sur un ring : coups reçus, coups rendus. Personne pour le coup de gong.

On fouine, on renifle, on creuse le passé des gens pour en sortir un caleçon nauséabond à faire sentir aux sénégalais. Google en devient même fou ! 

Des photos, des déclarations, des positions …on cherche tout ce qui peut nuire. Et quand on trouve, on hurle « Eureka ! » avant de venir l’afficher sur les réseaux sociaux.
Ceux qui parlent d’économie, de programme ou de bilan, on ne les écoute plus. On zappe !
Pour être écouté ou suivi, il faut parler de personnes et de la plus vile des manières. Notre vie est devenue tellement insipide que l’on se nourrit de faits divers.
C’est ce qui a fait le lit de tout le succès des séries (téléfilms) et des émissions comme « Teuss » et « Xalaas ». Le sénégalais que nous sommes, aime écouter et commenter le malheur des autres, surtout celui de ses compatriotes.
Là où nos politiques ont vraiment échoué c’est dans la construction d’une nation une avec un but et une foi. Ce commun vouloir de vivre ensemble n’a jamais pris. Nombreux sont les sénégalais qui, s’ils en avaient le choix, auraient changé de nationalité depuis belle lurette. Le peu qui en a eu l’opportunité n’a pas hésité.
Quand on est dans un pays à 54,6 % d’analphabètes, il faut savoir choisir ses sujets de débat. Sinon, bonjour la confusion et l’intolérance.
Comment comprendre que l’on passe notre temps à déblatérer sur le sexe des anges en voulant savoir si untel est de tel bord confessionnel ou de tel autre. Avant même de juger la confession de l’autre il faut d’abord s’assurer que Dieu a accepté la vôtre.
Heureusement que le tout puissant ne délivre pas de carte d’identité confessionnelle (CIC). Si c’était le cas, ces préposés à la patrouille, ces senseurs déclarés, seraient étonnés de contrôler des gens du livre dans des lieux de dépravation les plus mal indiqués les uns les autres (bar, boite de nuit, mbaarou thiaga…). Il faut arrêter !
Ceux qui veulent déstabiliser ce pays doivent être nos premiers ennemis. Pour cela on n’a pas besoin d’avoir une appartenance politique. Que ce soit Macky, Sonko, Idy ou un autre, sur ces questions ils doivent se liguer et parler le même langage. Le Sénégal vaut tous les sacrifices.
Ils ont essayé avec l’ethnie du Président ça n’a pas marché. Ils ont agité une rivalité « mouride/Tidiane », cela n’a rien donné. Aujourd’hui, ils sont en train de parler de barbe, de moustache et de calvitie.
Les réseaux sociaux sont devenus un danger car ayant fini de donner la parole aux derniers de la classe qui étaient utilisés que pour effacer le tableau et remplir les seaux.
Faire de la politique doit être un acte de noblesse qui accepte que l’on suive une autre route que sur laquelle on se trouve. Les discussions doivent faire abstraction des personnes et de ce qu’elles sont ou peuvent bien être.
Que ceux qui sont avec le Président nous parlent de bilan et de perspectives, et que ceux-là qui sont dans l’opposition nous entretiennent de programme et d’alternatives. C’est de cela dont on a besoin !
Aujourd’hui, Assane Diouf est en prison sans soutien ; Hélène Gaye a demandé pardon ; Aby Ciss, celle qui insultait les khalifes généraux, est tellement malade qu’elle pense voir la mort s’approcher. Dans ce pays quand vous êtes dans la bêtise, on peut bien vous soutenir mais quand vous tomber dans la galère on vous oublie. Heureux sont ceux qui le savent.
Le jour où le diable nous fera un clin d’œil à force d’être provoqué, l’on saura bien que Satan sait bien incendier un pays et le réduire en cendre.
Qu’Allah nous en préserve.
Sortez des caniveaux, Messieurs et Dames, et élevez le niveau !
Souleymane Ly
Spécialiste en communication
julesly10@yahoo.fr

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